À l'occasion du mois sacré de Ramadhan, le centre de transfusion sanguine de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, avec la collaboration de la direction des affaires religieuses, a entamé, depuis le début du Ramadhan jusqu'au 19 septembre, une campagne de collecte de sang au niveau des grandes mosquées réparties sur tout le territoire de la wilaya. À cet effet, des appels au don de sang ont été lancés un peu partout à travers les mosquées de la wilaya. Ces appels ciblent principalement tous les citoyens et citoyennes âgés de 18 à 65 ans et en bonne santé. En cette période d'été, les besoins en sang ne faiblissent pas et les donneurs réguliers sont souvent en congés. “Les stocks sont pour l'instant confortables, mais nous avons fait des simulations en cas de la raréfaction des donneurs fidèles”, précise Tarek Bakhouche, chef de service du CWTS de Bordj Bou-Arréridj. Les fidèles à la sortie des mosquées ont été solidaires et ont profité de cette période de repos pour offrir de leur sang et de leur temps pour les malades ou accidentés. “C'est l'occasion pour nous de délocaliser notre centre qui se trouve en temps normal à l'hôpital Bouzidi-Lakhdar. Nous allons à la rencontre des gens afin de les sensibiliser sur la nécessité du don. Rappelons que seulement 1 à 2 % des personnes donnent leur sang, ce qui est très insuffisant quand on sait qu'une majorité de la population est potentiellement apte à donner”, dit le chef de service et responsable de la collecte. Et l'idéal serait que de nouveaux donneurs se présentent. Le CWTS aimerait en effet ne pas trop solliciter ses “habitués” qui sont tenus de respecter un délai de huit semaines entre deux dons. S'agissant des éventuels risques pouvant intervenir lors de la transfusion sanguine, M. Boubaya a rassuré que le donneur de sang est préalablement ausculté par un médecin avant de passer à la table de transfusion et que le matériel utilisé est stérilisée et à usage unique. Il faut dire que ce geste anodin, qui permet de sauver une vie, offre également une occasion pour le donneur de sang de détecter d'éventuelles maladies, et ce à la suite d'une analyse du sang effectuée par le laboratoire du CTS. Le bilan de la collecte est de plus de 150 donneurs se sont présentés, dont un grand nombre de nouveaux. C'est une grande réussite due, en partie, à l'emplacement du site, visible et facile d'accès. Malgré les moyens dérisoires, manque de camions spécialisés et surtout de local qui ne répond à aucune norme d'un CTS, les quatre employés tentent tant bien que mal de faire tourner le service. “Les besoins restent toujours importants tout au long de l'année et le CWTS doit continuer de mobiliser les donneurs sur toutes les collectes”, dit le docteur Boubaya. Notons que depuis le début de l'année, plus de 4 000 poches de sang ont été collectées. Les besoins de toute la wilaya sont bien gérés par ce petit groupe d'hommes qui font des miracles, en attendant l'ouverture de ce centre qui est achevé depuis plus de six mois. “Je ne peux pas ramener ma femme dans cet endroit qui ne ressemble à rien et qui n'offre aucune intimité”, dit un donneur régulier. “Moi, j'ai l'habitude de donner dans ces conditions alarmantes, mais pour un nouveau donneur, ce ne sont pas les bonnes conditions pour donner son sang. Il y a seulement l'accueil des employés et du médecin qui est formidable”, a-t-il ajouté. “Le donneur n'est pas une personne ordinaire ou une adresse qu'on connaît seulement le jour de détresse, mais un invité d'honneur du centre qu'on doit accueillir avec tous les honneurs. Il vient donner quelque chose qu'on ne peut ni fabriquer, ni acheter, ni stocker longtemps”, dit cette jeune femme, venue au centre pour donner son sang, mais sort sans le faire à cause de la structure qui ne s'apprête pas à ce genre d'action.