Le forcing opéré dans le lancement de la campagne électorale pour la présidentielle de 2004, une fois les ambitions dévoilées du côté de la présidence autant que de celui du FLN, aura certainement ouvert la voie au bal des candidatures qui, bien que parcimonieusement, se font quand même connaître à moins d'une année de la joute électorale. C'est peut-être le cas de Abdesslam Ali Rachedi qui, à partir de Constantine, réitérera son intention de descendre dans l'arène de 2004. Sa décision est motivée, d'après ses dires, par les déclarations multiples de l'état-major militaire, lesquelles laissent supposer que “… l'armée ne soutiendra aucun candidat”. Selon Ali Rachedi, l'absence du candidat du consensus garantirait l'égalité des chances pour tous, ce qui, en somme, le conforte dans son ambition. D'autant que, pour lui, le conflit entre Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, tous deux pressentis pour être candidats en 2004, pourrait jouer en faveur des autres prétendants à la magistrature suprême du pays, y compris lui. En tournée à travers le pays dans le cadre de la constitution de son parti, Itinéraire démocratique et social (IDS) ou Essabil, créé le 5 janvier 2002, l'ex-président du groupe parlementaire du FFS, avant d'en être radié, en janvier 2000, en raison de son “appel pour la modernisation du parti de Aït Ahmed”, va à la rencontre de ses troupes dans pas moins de 39 wilayas. Dans son agenda, l'escale après celle de Sétif était Constantine, où il a tenu, jeudi, une réunion organique avec les délégués de neuf wilayas de l'Est. L'objectif principal étant l'échéance électorale présidentielle, les orientations préconisées s'inscriront dans la droite ligne du renforcement des rangs de la jeune formation politique afin de baliser le terrain menant aux urnes en 2004. Ali Rachedi devra collecter 75 000 signatures pour avaliser son quitus vers la présidentielle puisqu'il entrera en lice, non sous la bannière de son parti, pas encore agréé, mais en qualité de candidat libre. “Nous sommes en attente de l'agrément, à l'image de Wafa de Taleb El-Ibrahim ou du FD de Sid-Ahmed Ghozali… Depuis son accession au pouvoir, Bouteflika a verrouillé les champs politique et médiatique”, fera-t-il remarquer, comme pour mieux expliquer la situation d'Essabil, “un parti qui ne repose pas sur l'idée d'une société idéale… qui n'est ni dans le pôle islamiste ni dans le pôle républicain”. Pour son porte-parole, Abdesslem Ali Rachedi, l'action de son mouvement table, en priorité, sur “la défense des libertés individuelles et des droits de la personne humaine, droits politiques sociaux mais aussi culturels… Des libertés qui ont besoin de garanties institutionnelles et de mobilisation collective pour s'exercer”. À huit mois de l'élection, celui qui déclare “incarner la 3e voie” semble déjà parti pour “porter haut sa vision et celle de ses militants”. N. D.