Il sait, toutefois, qu'il y aura des mécontents après le filtrage des listes de candidatures. Le secrétaire général du FLN n'est pas allé par quatre chemins pour rallier ses troupes. «Nous aurons la majorité au Parlement; nous savons que la concurrence sera farouche, pourvu qu'elle reste honnête, mais nous ferons de telle sorte que nos candidats gagnent», lance-t-il sur un ton optimiste. Il sait, toutefois, qu'il y aura des mécontents après le filtrage des listes de candidatures. Il rappelle, à l'occasion, les critères de compétence, de représentativité, de militantisme, de correction. «Les candidats retenus sont aptes à appréhender l'avenir des générations futures et à relever les défis», poursuit-il. L'opération de candidatures au niveau des mouhafadhas est terminée. Le nombre de candidats est de l'ordre de 4200 dont 80% sont des universitaires. Il convient de rappeler que le FLN a organisé, il y a une semaine, des assemblées générales dans l'ensemble des kasmas et ouvert la voie à tous les militants pour déclarer leurs intentions sans aucune contrainte ou exclusion. En sus du filtrage opéré au niveau des kasmas, le secrétariat de l'instance exécutive sera transformé en commission de candidatures, relève M.Belkhadem, comme pour mettre un frein aux jeux d'interférences en cours, depuis le début de la campagne de collecte des candidatures. La session de l'instance exécutive s'est ouverte hier, à Alger, dans un climat de stress doublé d'angoisse et de panique, parce qu'en effet, la commission planchera sur l'étude des candidatures finales dès la semaine prochaine. Belkhadem tient à avertir tout le monde qu'il ne servira à rien de bouder les listes arrêtées par la direction. Chacun doit participer à la réussite de la campagne électorale pour le seul intérêt du parti tout en invitant les mécontents à faire preuve de patience et de lucidité. Là, il marque une halte pour tenter de toucher les sensibilités. Il sait que les mécontents vont tenter d'exprimer leur courroux de différentes manières, alors, autant les avertir, tout de suite, pour qu'il n'y ait point de désordre. Le mécontentement concerne aussi, le fait que des ministres comptent se porter candidats. Une initiative qui n'est pas pour plaire à certains militants qui rappellent à qui veut les entendre que le «cumul» n'est pas toléré. Là aussi, c'est la commission ad hoc présidée par Belkhadem qui décidera des listes et du sort de toutes les candidatures, y compris pour les ministres qui veulent se présenter et qui doivent impérativement passer par leurs kasmas. Or, le secrétaire général du parti n'a pas tranché la question relative à la participation ou non des ministres en exercice. En somme, et comme n'a cessé de le marteler Belkhadem, le FLN privilégie l'intérêt du parti et non celui des individus. Il n'est donc plus question que la victoire tant escomptée, bute sur les ambitions personnelles. Après avoir, donc, arrêté les critères de candidature, le parti de M.Belkhadem compte mener le processus jusqu'au bout. Sur un tout autre registre, Belkhadem a regretté, hier, qu'un dossier comme celui de Khalifa ait eu lieu en Algérie, mais «je ne regrette rien pour les gens impliqués», souligne-t-il en insistant sur la volonté politique dont est animé le chef de l'Etat, «sans intention de se venger ni de régler des comptes». Le premier responsable du FLN s'est longuement attardé sur les volets économique et social, mettant en exergue la volonté du gouvernement qu'il dirige à poursuivre cette politique sociale. Il précise que le gouvernement continuera de soutenir les prix du lait et de la farine malgré leur hausse sur le marché mondial. Il réitère son initiative d'amendement de la Constitution, qui est devenue une nécessité et qui se fera après les élections législatives selon les amendements qu'introduirait le président de la République. Il achève son discours par un retour sur la situation du monde arabe, particulièrement en Irak et en Palestine, qui pose un problème de conscience à la communauté internationale. Mais, les préoccupations des militants présents sont ailleurs. Ils attendent les listes pour voir si Belkhadem prône le changement, la continuité dans le changement ou le changement dans la continuité. Ce qui est sûr, c'est que le FLN qui a raflé le grand chelem, lors des dernières sénatoriales, faisant de lui le parti majoritaire aussi bien dans les assemblées élues qu'au sein du Parlement, part confiant pour la conquête de la chambre basse du Parlement. Sur le plan du choix des femmes et des hommes chargés de créer l'exploit, Belkhadem n'a apparemment rien laissé au hasard.