Neuf terroristes, à leur tête Abou El-Abbas, de son vrai nom R. Ali, “émir” du groupe de Bordj Ménaïel, s'apprêteraient à se rendre aux forces de sécurité. Le groupe se trouve depuis une semaine dans un lieu tenu secret dans la wilaya de Boumerdès, pour les besoins des négociations en vue de leur reddition. Parmi ces terroristes figure un élément de nationalité libyenne, ajoutent nos sources qui précisent que le groupe est placé ces dernières 48 heures sous haute surveillance militaire. Des pourparlers seraient engagés depuis plus d'une semaine entre des responsables militaires dépêchés sur les lieux et “l'émir” Abou El-Abbas qui avait décidé, il y a plus de deux mois, d'observer une trêve. Ce dernier aurait, selon nos informations, posé un certain nombre de conditions pour sa reddition ainsi que celle de tout le groupe. Par ailleurs, un autre groupe armé, installé dans l'Akfadou, serait lui aussi entré en contact avec les services de sécurité en vue de négocier sa reddition. Ces contacts ont été rendus possibles grâce à la collaboration de quelques repentis qui se sont rendus ces derniers temps dans les wilayas de Bouira et de Boumerdès. Selon nos informations, des proches de “l'émir” Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, actuellement installés dans les maquis de Sid-Ali-Bounab et Mizrana, seraient prêts à se rendre aux forces de sécurité. Des négociations sont menées entre ces éléments et des membres des forces de sécurité, et ce, par l'intermédiaire de repentis et de gardes communaux de la région. Cette impulsion, qui anime certains maquis, intervient quelques jours seulement après la reddition de trois terroristes dans la wilaya de Boumerdès, parmi eux Abou Djihad de son vrai nom Khelifi Redha dit Ali, un proche de Droukdel. Ce dernier avait parlé au lendemain de sa reddition des problèmes que rencontrent les groupes armés dans les maquis, notamment les difficultés liées aux conditions de vie des terroristes. La reddition de Bentouati Ali, “émir” de katibat El-Ansar, et la mort de Bentitraoui, “émir” de katibat El-Feth, ont anéanti le moral des chefs terroristes qui peinent à trouver une relève permettant de poursuivre le terrorisme islamiste comme ils le faisaient par le passé. Hodheifa El-Assimi, “émir” de la zone 2 du GSPC, sur lequel comptait Droukdel est totalement absent en raison de l'omniprésence des forces de sécurité. Celles-ci ont démantelé la plupart des katibate et des seriate du Centre dirigées par ce proche de Droukdel, à commencer par katibat El- Feth qui a disparu avec son chef Bentitraoui. Et les deux “émirs” qui avaient pris successivement la relève de ce dernier, en l'occurrence “l'émir” Ayoub alias Ighil Larbâa Tarek et El-Hor n'ont tenu que quatre mois. Ils ont été tous deux éliminés par les forces de sécurité. L'autre katibat Essedik de Khemis El-Kechna, que les chefs du GSPC voulaient utiliser pour pénétrer dans la capitale, a été également anéantie. Les katibate El-Ansar et El-Arkam amoindries et affaiblies éprouvent des difficultés à coordonner leurs actions en raison des pressions et des offensives menées par les forces de sécurité, dont l'atout principal est d'avoir gardé les mêmes responsables à la tête des structures engagées sur le front. L'absence d'attentats durant ces derniers mois, notamment en ce mois de Ramadhan, explique la supériorité des forces de sécurité et le recul des activités terroristes. En plus des opérations de harcèlement exercées par les forces de sécurité sur les maquis, il semble que la pression des anciens du GSPC, des ulémas et de certains théologiens n'est pas étrangère à l'attitude des terroristes, notamment ceux qui ont fui les maquis ou ceux qui s'apprêtent à le faire. La sortie du Cheikh El-Maqdissi, un proche des djihadistes salafistes, a également déboussolé Droukdel et ses éléments, comme l'expliquent d'ailleurs la réaction et l'attitude des éléments de la seriat de Bordj Ménaïel, de Zemmouri ou de Bouira. Bien que ce théologien intégriste ait toujours apporté son soutien au GSPC et à certaines organisations terroristes, il n'en demeure pas moins que sa dernière sortie, notamment sa lettre intitulée “Tebbri att edhi'ma” (explication et disculpation), portée à la connaissance des groupes terroristes, a eu un effet inattendu chez un certain nombre de terroristes. C'est en tout cas ce qu'a affirmé un repenti de Zemmouri proche de Droukdel, qui a indiqué qu'El-Makdissi a chamboulé les projets de “l'émir” du GSPC. El- Makdissi aurait à travers sa lettre invité le GSPC à cesser ses activités terroristes, tout en se démarquant de l'utilisation de ses fetwas pour légitimer ses attentats.