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Même décapité, le GSPC se redéploie dans le Sahel
PLUSIEURS CHEFS TERRORISTES ABATTUS EN UNE ANNEE
Publié dans Liberté le 10 - 04 - 2008

En signant le premier attentat kamikaze, le 11 avril 2007, l'ex-GSPC venait d'inaugurer une nouvelle ère faite de bains de sang et de douleurs indélébiles, un cycle infernal dans lequel est entraînée toute une population. L'ex-GSPC venait en fait de signer sa “marque de fabrique”, inspirée notamment des procédés de la filière Al-Qaïda Irak. Néanmoins, en perpétrant ces attentats au demeurant très médiatisés, les chefs terroristes ne s'attendaient pas à une réplique aussi déterminée des services de sécurité. En effet, ces derniers vont éliminer coup sur coup la plupart des “émirs” de l'ex-GSPC, à commencer par Saïoud Samir, tué quelques jours après les attentats du 11 avril à Si Mustapha dans la wilaya de Boumerdès. Deux jours après, c'est au tour de l'“émir” Djelloul alias Grimèche de katibat El Ansar de tomber à Benchoud, suivi, une semaine après, par l'anéantissement du groupe de l'ex-GSPC de Khemis El-Khechna. Mais le coup le plus dur assené à l'organisation terroriste quelque trois mois seulement après les attentats du 11 avril fut incontestablement l'élimination du cerveau des attentats d'Alger et de Lakhdaria, en l'occurrence le terroriste Sid-Ali Rachid alias Ali Diss et son lieutenant Nour Mohamed dit Haroun El Achaïchia, tous deux natifs de Kadiria dans la wilaya de Bouira, tués à Iboudrarène (Tizi Ouzou), début juillet 2007. Quelques jours après, c'est le cerveau des kidnappings de l'ex-GSPC, l'“émir” Zakaria, de son vrai nom Hachemi Rabah, beau-frère de Saâdaoui considéré comme la bête noire des entrepreneurs et des commerçants, qui fut capturé à Tizi Ouzou par les forces de sécurité. À noter aussi la neutralisation, durant la même période, de l'un des plus importants artificiers de l'ex-GSPC, D. Nacer, qui sera capturé à Bouchakour dans la région des Issers par les éléments de la BMPJ de Boumerdès. C'est ce terroriste qui aurait participé à la fabrication des bombes ayant servi aux attentats du 11 avril. Ce coup de filet est suivi, quelques semaines après, par la mise hors d'état de nuire de l'“émir” de katibat El-Ansar, Abdelhamid Amir alias Abou Tourab et un certain C. Rabah alias Oussama Abou Ishak. L'élimination de ces terroristes est suivie par la réddition de K. L., producteur et fournisseur de films vidéo de la chaîne Al Jazeera devenue “porte-parole” de l'ex-GSPC. Puis ce fut la reddition de Hamzaoui Abdelhamid, “émir” de la zone sud, et une semaine après l'“émir” de la zone 6 de Jijel, un certain Houari Youcef, abattu lors d'une embuscade de l'ANP dans les maquis d'El-Aouana. Après l'attentat de Batna, le 6 septembre 2007, ayant visé le président de la République, les forces de sécurité ont redoublé d'efforts dans leur offensive contre les terroristes et arrivent à capturer vivant l'“émir” Abdelfattah alias Bouderbala Fateh considéré comme l'un des cerveaux des attentats d'Alger alors que d'autres chefs terroristes seront abattus durant le mois de septembre 2007 comme l'“émir” Serraka de son vrai nom Boussena Aïssa abattu à Sahel Bouberak près de Délys avec onze autres de ses acolytes. Vint ensuite le choc terrible pour l'ex-GSPC puisque son “vrai émir”, Harek Zoheïr alias Sofiane El-Fassila, chef de la zone 2, fut éliminé en octobre 2007 suivi par l'ex-“émir” de la zone 2, Saâdaoui Abdelhamid alias Yahia Abou Haythem, tué un mois après à Tizi Ouzou. L'hécatombe ne s'est pas arrêtée là, puisque d'autres “émirs” seront mis hors d'état de nuire durant cette période, à l'image de l'“émir” Farouk de son vrai nom Khaled El-Kébir de Djound El Ahoual ainsi que de Tikhribine et Amrouche, bras droit de l'“émir” de katibat El Arkam, Omar Bentitraoui. Parallèlement à ces opérations, les services de sécurité ont démantelé plusieurs camps d'entraînement dans plusieurs régions du pays, notamment à El Oued et Thénia où un camp d'entraînement pour mineurs a été débusqué.
Les groupes terroristes, qui essayèrent de minimiser les dégâts subis coup sur coup, ont répliqué par d'autres attentats kamikazes comme ceux du 11 décembre 2007 contre le siège de l'ONU et du Conseil constitutionnel, et un mois après, au début de l'année 2008, celui perpétré contre le siège de la police de Naciria puis celui de Thénia. Mais là encore, les forces de sécurité arrivèrent à démanteler le réseau, dit “réseau des architectes”, à l'origine des attentats du 11 décembre, et l'élimination du chef du réseau qui n'est autre que l'“émir” de katibat El Farouk, Bouzegza Abderrahmane alias Abou Assra dit également Ethoulathi, tué le 28 janvier 2008 par une patrouille de l'ANP à Beni Amrane. Quelques jours plus tard, d'autres “émirs” qui font partie de la première génération de l'ex-GSPC seront abattus comme c'est le cas de cet ancien du GIA, Roumane Kaddour alias Abou Hodheifa, “émir” de seriat Thénia éliminé durant la même période sur les auteurs de Ammal par une patrouille de l'ANP. Poursuivant leur offensive, les forces de sécurité abattent tour à tour Abdi Abdi dit Hamza, “émir” de Réghaïa, ainsi que l'artificier de la zone II du GSPC, Hélouane Amrane alias Handhala, ancien de l'ex-GSPC éliminé dans les maquis de Boudhar à Si Mustapha, et ce, à la suite d'une souricière tendue par les forces combinées de sécurité. Les forces de sécurité arrêtent, en février 2008, les instigateurs de l'attentat de Thénia qui seront jugés lors de la prochaine session criminelle de la cour de Boumerdès prévue cet été. Parmi ces derniers figurent un douanier et un importateur de véhicules installé à Londres. À ces coups successifs portés à la tête de l'ex-GSPC, il y a lieu d'ajouter l'anéantissement de plusieurs cellules de soutien aux groupes terroristes sans parler des nombreuses redditions enregistrées, y compris parmi les chefs terroristes. L'ex-GSPC a vu son approvisionnement en explosifs réduit grâce au démantèlement de plusieurs de ces réseaux spécialisés dans l'importation et la fabrication d'explosifs. Cette situation a contraint en conséquence l'ex-GSPC à revoir sa stratégie en se redéployant dans les pays voisins, comme c'est le cas récemment en Tunisie où l'ex-GSPC, en quête d'argent et d'impact médiatique, n'a pas trouvé mieux que de s'en prendre à deux ressortissants autrichiens gardés encore en otages par un groupe se réclamant de l'ex-GSPC. Acculés par les forces de sécurité, les groupes de l'ex-GSPC qui semblent avoir été secoués par Al Zawahiri qui a, pour rappel, justifié les morts des attentats du 11 décembre, tentent de relever la tête comme l'expliquent les multiples incursions organisées ces derniers jours dans plusieurs régions du pays, en plus des fausses alertes à la bombe signalées un peu partout, notamment à Alger.
M. T.


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