Le GSPC décide de nommer Touati Othmane dit Abou El-Abbas à la place de Harek Zoheir, dit Sofiane El-Fassila, tué le 6 octobre dernier à Boghni par les forces de sécurité. Le nouvel “émir” de la zone II né en 1968 à Bordj Ménaïel a pris le maquis en 1993, en même temps que son ami d'enfance Abdelhamid Saâdaoui, alias Abou Haythem, qui fut “émir” de la zone II de 1999 à 2006, abattu ces derniers jours par les services de sécurité. Selon nos informations, la bataille pour la succession de Sofiane El-Fassila a été rude entre les partisans de Droudkel, d'une part, qui voulait placer un de ses bras droits, en l'occurrence un certain Hodeïfa de Baraki (“émir” de Djounoud El-Ahouel), et les partisans du groupe de Boumerdès dirigé par Saâdaoui, qui voulait que Touati Othmane prenne la direction de la zone II. Finalement, c'est Saâdaoui et son groupe qui eurent le dernier mot puisque Hodeïfa sera évincé trois semaines seulement après son intronisation par Droudkel à la tête de la zone II pour être remplacé par Touati Othmane, alias Abou El-Abbès, ancien “juge de la zone II” sous Hassan Hattab. Ce coup de force opéré contre la volonté de Droudkel par “le groupe de Boumerdès”, dominé pendant longtemps par le trio Saâdaoui Abdelhamid, Harek Zoheir et Touati Othmane, visait en premier lieu à préserver la zone II entre les mains du groupe de Boumerdès et empêcher Droudkel de faire des changements à la tête des katibate par le biais de son bras droit Hodeïfa, dans le but d'avoir les pleins pouvoirs et fragiliser, entre-temps, le groupe de Boumerdès qui détient une grande partie du pouvoir au sein de l'ex-GSPC. Droudkel n'était en fait qu'une marionnette entre les mains de Saâdaoui, Harek Zoheir et Touati Othmane qui sont tous les trois du même douar, à savoir la localité de Aïn El-Hamra, de Bordj Ménaïel et des amis d'enfance. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi la zone II a été toujours dirigée par un membre de ce groupe et jamais par un élément d'une autre wilaya ou d'une autre katiba. En fait, le régionalisme a été toujours de mise lorsqu'il s'agit de promotion ou de nomination au sein de l'organisation terroriste. Par ailleurs, le GSPC aurait opéré un autre changement en nommant à la place de Ali Dis, tué en juillet 2007, le chimiste Ahmed Djebri en tant que conseiller militaire de Droudkel, lui aussi chimiste de formation. Ahmed Djebri, ancien ingénieur à l'ex-Snic, est originaire de Lakhdaria et a dirigé durant plusieurs années seria El-Ghoraba, puis katiba El-Farouk qui sévit à Lakhdaria et au sud-est de Boumerdès. M. T.