Vers la fin des années 1980, des espaces dits verts et autres poches de terrain dans certaines cités et Zhun, notamment au sud de la ville de Draâ Ben Khedda, faisaient l'objet d'occupation par l'implantation de baraques de fortunes par de jeunes chômeurs. Au fur et à mesure, celles-ci se multipliaient, de façon boulimique, avec une certaine impunité et l'indifférence des successifs exécutifs communaux dans ce chef-lieu de daïra, habité par une dense population ayant généré une démographie des plus galopantes, originaires de diverses contrées et régions du pays, notamment du centre, outre les environs immédiats de l'ex-Mirabeau. Puis ce sont de fortunés commerçants, “ambulants” ou autres, qui emboîtent le pas aux différents squatteurs, en construisant en dur (parpaing généralement), avant de carreler “luxueusement” ces locaux qui se multiplient, alimentés par un enchevêtrement de fils électriques tirés, sur de longues distances, à partir de diverses sources “inconnues” ou de l'éclairage public. Lesdits commerçants ramenaient toutes sortes de marchandises qu'ils y vendaient avant de se transformer – habitude et gains obligent ! – en “sédentaires”, accaparant trottoirs et poches de terrain jusqu'à l'occupation totale de la voie ferrée. Ils étaient incités en quelque sorte dans leurs activités par le silence, voire “l'encouragement”, de certains exécutifs communaux qui se sont succédé depuis les années 1990 et qui ne manquaient pas à l'arrivée de chaque mandat d'y mener leur campagne électorale. Dans cette anarchie d'absence d'Etat, certaines gens, usant d'une sorte de “proxénétisme” d'un autre âge, n'hésitaient pas à exploiter cet état de fait en imposant aux “proprios” de baraques de la voie ferrée à verser des “dîmes” quotidiennes en contrepartie de la “protection” des biens qu'ils leur assurent, sans quoi ils risquaient la perte et de la baraque et du bien que celle-ci renfermait. Plusieurs fois il y eut des incendies spontanés, de nuit, et que, sans la Protection civile, l'on aurait enregistré des dégâts énormes. Aujourd'hui en tout cas, le problème semble être à moitié réglé ; à moitié seulement, car il subsiste encore de nombreuses baraques illicites, malgré l'ouverture de l'ancien marché La Cigogne (ex-Galeries algériennes), du marché couvert pourtant achevé vers 1996-97. Un autre marché d'habillement et de l'électroménager, doté d'un “centre commercial” (bâtisse en plusieurs étages, en voie de finition), a été ouvert également à la même occasion sur le site de l'ancienne Erca (ex-DNC), mitoyen à la voie ferrée, afin de mettre fin progressivement à l'érection de baraques de fortune et à l'occupation illicite des trottoirs. Il faut signaler par ailleurs que le phénomène d'accaparement impuni des trottoirs, comme dans beaucoup de grandes villes de la wilaya, a poussé certains commerçants (alimentation générale, cafetiers, gargotiers…), à placer directement des grilles, des clôtures et autres machins, au prétexte d'agrandir leurs espaces commerciaux, sur la quasi-totalité du trottoir des devantures de leurs magasins, non sans déborder même, parfois encore, sur une partie de la chaussée en y déposant toute sorte d'objets. Outre des cafetiers, à Tizi Ouzou comme à Draâ Ben Khedda, à l'instar d'autres grandes villes, qui transforment carrément ces trottoirs en terrasse en y installant tables et chaises pour de potentiels clients, d'autres vendeurs d'une panoplie d'habits, de jouets…, occupent parfois complètement ces espaces pour piétons en y étalant leurs marchandises. Et pour passer, lesdits piétons – heure de pointe ou pas – doivent contourner ces “obstacles” en empruntant la chaussée, non sans susciter des tintamarres de klaxons d'automobilistes, qui s'irritent forcément, sur un ou les deux sens, suivant la réglementation appliquée à la voie, avant de se rendre à l'évidence : la cause des embouteillages urbains, ce n'est pas seulement les voitures, il y a aussi des passants, qui discutent, en pleine chaussée, ignorant ou feignant d'ignorer, jusqu'à l'existence d'autrui…