Trois ans après sa mise en œuvre, le plan de soutien à la relance économique (PSRE) n'a toujours pas atteint les résultats escomptés. Les besoins, les conditions et le cadre de vie de la population demeurent inchangés. Pis, la situation sociale de l'Algérien se dégrade de plus en plus. La réapparition de maladies pourtant bannies dans les premières années postindépendance ne fait que confirmer la pauvreté criante qui ronge l'Algérie. D'aucuns estiment que le plan cher à Bouteflika n'a pas apporté le bonheur tant attendu par les citoyens. Les quelques améliorations constatées par les responsables en charge de l'exécution de ce programme cachent mal la complexité de la problématique et la profondeur des souffrances de l'Algérien. Cet état de fait n'empêche pas le ministre-délégué à la Relance économique, M. Khelil, de souligner que le bilan, arrêté à juin dernier, “fait apparaître une évolution significative dans l'exécution des projets”. Invité au Forum d'El Moudjahid, il a indiqué que sur les 14 250 projets lancés entre septembre 2001 et juin 2003, 7 760 ont été achevés, 3 810 en voie d'achèvement et plus de 3 000 en phase de lancement. Il s'agit essentiellement des principales réalisations relevant des collectivités locales, des secteurs de l'agriculture, de l'enseignement supérieur, de l'énergie, de l'habitat et de l'urbanisme. Le PSRE cible, en fait, les activités productives, le maillage infrastructurel, l'amélioration des conditions de vie des habitants et la satisfaction de leurs besoins en matière d'AEP, d'assainissement et de santé. Jusque-là, l'Etat a consommé 474 milliards de DA sur la totalité de l'enveloppe évaluée, pour rappel, à 525 milliards de DA. Les indicateurs avancés par le ministre font état de l'amélioration du cadre de vie pour 4,3 millions de personnes et du désenclavement de 4 millions d'autres. Le raccordement au réseau d'AEP a touché 3,9 millions d'habitants alors que 2,1 millions d'élèves ont vu les conditions de leur scolarisation améliorées. Globalement, avouera le conférencier, le programme engagé connaît des rythmes d'avancement “appréciables, à l'exception de quelques grands projets qui ont fait face à des difficultés de financement extérieur et d'insuffisance de moyens de réalisation spécifiée”. L'application du PSRE sur le terrain a, a-t-il affirmé, rencontré deux contraintes majeurs. La première a trait, selon lui, au manque d'approvisionnement en matériaux de construction dont le déficit s'est élevé à 960 000 tonnes dès le deuxième semestre 2002. Ce qui a poussé l'Etat à importer plus de un million de tonnes supplémentaires de ciment. La lenteur et la lourdeur des procédures de passation des marchés publics ont constitué également, aux yeux du ministre-délégué, un frein à la bonne exécution des projets. Pour cela, le département de M. Khelil a proposé un projet de loi portant amendement du code des marchés publics, notamment dans son volet transparence. En termes plus clairs, pour lancer un appel d'offres, l'initiateur n'est pas tenu de le faire paraître dans le Bulletin officiel (Bomop), mais une publication dans un organe de presse et dans les édifices publics suffit. C'est, selon les responsables du département, le seul moyen pour accélérer le rythme de mise en œuvre des projets identifiés. B. K.