Il faut dissiper les malentendus, favoriser la concertation et lever les oppositions...pour satisfaire les exigences sociales. La situation sociale est des moins reluisantes. En effet, la cote d'alerte a atteint son niveau le plus élevé. Le rapport du Cnes, au premier semestre 2003 fait état des répercussions du séisme du 21 mai sur le monde de l'emploi, le logement et enfin sur la destruction d'infrastructures sociales (les écoles, les hôpitaux, le bâtiment administratif...). Malgré les importants moyens mis en oeuvre, l'étendue du désastre marquera pendant longtemps la situation sociale de l'Algérien. L'autre volet soulevé par le Cnes touche au secteur sanitaire. Ce dernier s'est, considérablement dégradé et a frappé les esprits après la réapparition de la peste à l'Ouest du pays, maladie dont les derniers cas remontent à 1946. Ce phénomène auquel s'ajoutera l'épidémie de conjonctivite a fait prendre conscience à la population et aux autorités de la dégradation excessive de l'environnement et du manque d'hygiène. Par ailleurs, le premier semestre 2003 est marqué par un climat social tendu dans les secteurs de la santé et de l'éducation où les grèves se succèdent depuis 2002. Mais, la recherche d'une meilleure intégration au niveau local, des programmes engagés par les pouvoirs publics (Psre, Pnra) ainsi que d'une plus grande adhésion des populations aux actions initiées, ont engendré un certain apaisement des tensions locales. Il faut relever dans ce cadre que les principes qui animent aujourd'hui les politiques publiques, et qui privilégient de plus en plus les actions de proximité font poindre une amorce de rapprochement entre l'Etat et le citoyen. Aussi, le rapport de conjoncture du Cnes soulève la question du chômage. Ce dernier semble poursuivre sa tendance à la baisse sous l'impulsion des politiques publiques à la création d'emplois. Néanmoins, avertit cet organisme, ce recul ne saurait décerner un satisfecit, au regard de la nature et des caractéristiques du chômage, ainsi que de celle des emplois créés. En effet, le chômage des jeunes associé à celui de longue durée ne peuvent être de vains mots, eu égard à leur ampleur et à leurs incidences psychosociales sur la jeunesse. A titre d'exemple, dans l'Union européenne un taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) de 10% est considéré trop élevé compte-tenu de ses incidences sur les perspectives d'une vie stable. Chez nous, en 2001, ce taux a atteint 46% au niveau national pour la même tranche d'âge. Plus de la moitié dans les villes sont sans emploi. Quand bien même, ce niveau de chômage serait surestimé, son niveau est tel qu'il ne saurait remettre en question le degré de gravité de ce phénomène. En clair, le Cnes a dans son rapport conjoncturel relevé que la poursuite de la consolidation des paramètres macroéconomiques et des équilibres financiers...ont permis la redynamisation des travaux d'infrastructures, le rythme soutenu et le volume des réalisations au titre du Psre, l'amélioration et l'extension des activités agricoles...dont les effets ont contribué à la création d'un nombre de postes de travail. Le taux de chômage ne pourrait connaître une réelle régression qu'à la faveur des investissements productifs et structurants, générateurs d'emplois permanents. Le Cnes a conclu que «Les capacités de l'économie du pays pourraient largement consolider cette progression qualitative, pour peu que tous les acteurs économiques et sociaux inscrivent leurs actions et comportements dans le sens de la recherche permanente d'un consensus autour des questions fondamentales que sont: le parachèvement des réformes, l'élaboration de stratégies sectorielles et enfin, la relance des investissements productifs.» Si les réformes ne sont pas seulement une question technique, pour qu'elles soient menées à bien, il faudrait dégager un consensus d'ordre aussi bien politique que social.