Le président de la République insiste, par ailleurs, sur l'austérité budgétaire pour préserver les équilibres macroéconomiques. Cinquante milliards de dollars pour cinq ans. Soit sept fois l'enveloppe financière réservée au programme de relance économique qu'avait lancé le président au lendemain de sa première investiture, à la tête de la République. Jamais, à vrai dire, une fourchette destinée à la gestion des affaires publiques, économiques notamment, n'avait, auparavant, été d'une telle importance, bien que la rigueur budgétaire et l'austérité dans les dépenses publiques auxquelles s'est assignée, d'ores et déjà, la loi de finances 2005, furent, une nouvelle fois, réaffirmées par le ministre des Finances lors du dernier conseil des ministres. Le président Bouteflika, quant à lui, en incluant, dans le dispositif financier, le «second» programme de soutien à la croissance économique avec pour force d'appoint 4000 milliards de dinars, entend, à en croire ses déclarations faites au cours de la réunion, donner un «sérieux» coup de fouet à la machine économique. Il n'est pas sans rappeler qu'à cet effet, l'envol «record» du prix du pétrole - actuellement à 45 dollars le baril - et les recettes financières enregistrées demeurent, à proprement parler, la clé de voûte de la réussite du programme économique. Surtout si le même plan vient, de ce fait, suppléer l'ancien Psre, dont les résultats ont été jugés satisfaisants par de nombreux analystes qui, bien que leurs apparitions soient mitigées sur certains points, ont salué, unanimement, le chiffre de 6,9% de croissance économique, donné par la Banque mondiale. Aussi, si l'entreprise en question, s'appuie, en majeure partie, sur la finalisation des réalisations du premier programme, les initiateurs du nouveau plan, pour mieux cadrer les objectifs escomptés, disposent de plus de 2000 milliards de dinars pour, exclusivement, les nouveaux projets de développement, dont la mise en chantier est prévue à partir de l'année prochaine. Si, d'un autre coté, la mise en orbite de nombreux objectifs tant économiques que sociaux à travers ce programme économique, renseigne sur l'«euphorie» financière dans laquelle «baigne» le gouvernement, ce dernier, en fixant, son budget, dans le cadre de la loi de finances de l'année prochaine, sur la base d'un prix de référence de 19 dollars, joue, comme d'accoutumée, la carte de l'extrême prudence et ne semble pas ainsi, emballé par la montée vertigineuse des prix du pétrole. Pas question donc de puiser davantage dans les caisses de l'Etat. Une tendance pour laquelle avait plaidé, non sans insistance Abdelatif Benachenhou, le ministre des Finances, lors de la conférence de presse qu'il a animée, récemment, à Alger. Le ministre avait, rappelle-t-on, réitéré son appel à la restriction des dépenses publiques et aussi considéré bel et bien révolue, l'ère du TVE (tout vient de l'Etat). Ce choix, aussi prudent soit-il, témoigne de la volonté du gouvernement de rester, plus que jamais, prudent en termes de dépenses publiques. Car l'année financière de 2004, a vu les budgets publics s'accroître, à une vitesse assez inquiétante et souvent aux dépens des recettes du pays. C'est ainsi, qu'outre le prix de référence sur lequel est basée la dernière loi de finances, celle-ci table sur une croissance de 5,3% et un taux de change de 76 DA pour un dollar. Sur la même longueur d'onde que son ministre, le président de la République n'a pas cédé à la tentation de mettre, un peu plus, la main dans le réservoir public, pourtant insistante, au vu de la détérioration des conditions sociales et les proportions alarmantes prises par le fléau de la pauvreté, de peur, a-t-il laissé entendre, de voir, si tel est le cas, les prix du baril chuter, comme ce fut le cas dans le passé. Bien au contraire, il n'a eu de cesse, durant le conseil, de recommander, aux ministres, un sévère contrôle sur les dépenses de leurs départements respectifs, faute de quoi, c'est toute la démarche économique du gouvernement qui sera, de ce fait, discréditée voire hypothéquée. «Le fait que le pays dispose(...) de ressources appréciables, ne doit en aucun cas nous dispenser des efforts à fournir pour maîtriser encore plus la dépense publique et préserver les équilibres macro-économiques», a préconisé M.Bouteflika.