Silence ! Moteur ! Le documentaire sur Kamel Hamadi prend chaque jour de l'épaisseur. Le tournage, qui a commencé à Paris, puis Alger, s'est poursuivi ce lundi à Aït-Daoud, dans son village natal, en Kabylie. L'artiste a renoué, l'espace d'une journée, avec les parents, les amis, les lieux fétiches de son enfance, la maison familiale et les ruelles escarpées du village. Il s'est longuement arrêté à Tajmaât où se retrouvaient autrefois en fin de journée, avant l'intrusion de la télévision, les villageois pour discuter, s'échanger des nouvelles, palabrer sur la pluie et le beau temps. Au-delà de la vie et de l'œuvre de l'artiste, le documentaire permettra de faire un tour d'horizon de la chanson et de la musique algérienne depuis le début des années 1950 à ce jour. Parce que Kamel Hamadi est une bibliothèque et une mémoire vivante de la chanson et de la musique algériennes dans son ensemble. Il a produit quelque 2 000 chansons interprétées par des chanteurs tels cheikh El Hadj M'hamed El Anka, H'nifa, Lounis Aït Menguellet, Cheb Mami, Cheb Khaled, Slimani et Mouloud Habib pour ne citer que ces exemples. Il a aussi produit une multitude d'opérettes, de pièces de théâtre radiophoniques et d'émissions de radio. À 74 ans le 22 décembre prochain, Kamel Hamadi, à l'énergie débordante malgré le poids des ans, continue encore à composer et à écrire des chansons, des opérettes et des pièces de théâtre radiophoniques.