Geek : n. m. : Un geek (terme anglais) se prononçant (guiik) est un stéréotype décrivant une personne passionnée, voire obsédée, par un domaine précis, en l'occurrence, ici, par le web et les nouvelles technologies. Samedi : Je lis que M. Benbouzid, notre ministre de l'Education, reçu à Paris par la nouvelle directrice de l'Unesco, met en exergue les risques que représente “la numérisation annoncée de l'école de demain” et de rajouter “La numérisation annoncée de l'école de demain par la généralisation des nouvelles technologies n'est-elle pas de nature à creuser davantage le fossé qui sépare aujourd'hui les écoles du Nord de la planète de celles du Sud ?” En feuilletant le livre scolaire de deuxième année primaire de mon copain Yahia, j'ai bien constaté ce fossé : impression pâlotte, dessins approximatifs et conception graphique dégagée de toute forme de “numérisation”… Je crois que le ministre a raison, on ne peut pas creuser davantage. Mais pour les sceptiques, il y a heureusement l'explication qui éclaire “sur un plan plus philosophique, rajoute le ministre de l'Education, cette numérisation dont on fait aujourd'hui la panacée pour prédire le haut niveau de performance de l'école du XXIe siècle risque de déboucher sur une dénaturation sinon une ‘déshumanisation' de la transaction pédagogique, c'est-à-dire sur ce qui fonde l'essence même de l'école traditionnelle”. Donc, d'après cette explication, la numérisation mènerait systématiquement à la soustraction du facteur humain, remplacé par des robot googlisés qui viendront faire des leçons sans méthodes aux enfants, mais peut-être c'est déjà le cas ! Dans le cybercafé du quartier que je fréquente, le gérant n'a pas cinq minutes à lui sans qu'une nuée d'écoliers viennent le solliciter pour des exposés en science, langue, géographie, histoire… Les enfants n'ont ensuite plus qu'à prendre le travail imprimé et relié, parfois même personnalisé. Certains de ces enfants avec qui j'aime discuter pendant que j'attends mon tour, et eux, l'impression de leurs exposés, m'avouent parfois disposer d'Internet chez eux (faut le croire), mais trouvent beaucoup de difficultés à faire des recherches, alors que les ordinateurs disponibles à l'école (faut le croire aussi) sont pour les classes des grands une heure par semaine. Comme eux, j'étais moi aussi élève dans une classe de plus de quarante, et on savait tous, bien avant la numérisation, comment “déshumaniser” la transaction pédagogique : en se mettant à l'arrière, dans les oubliettes de l'instituteur et en fin d'année notre prénom ne disait rien à aucun de nos professeurs… sauf celui du cours d'informatique. Le seul cours où nous devions être divisés en groupes de 15 pour manipuler ces quelques dinosaures (même à mon époque, fin du XXe siècle) qu'étaient les ordinateurs 80/86 d'Olivetti à affichage vert, et bizarrement, c'est cette découverte du numérique qui me laisse le souvenir de la plus naturelle des transactions pédagogiques que j'ai pu avoir, avec les séances de sport où nous pouvions discuter et approcher le prof sans problème. Notre ministre a déjà perçu la numérisation qui déshumanise, alors qu'au cybercafé du quartier on voit tous les jours la déshumanisation de la numérisation. Lundi : le rolltop, tapez ça sur Youtube, c'est le genre de truc qui fait fantasmer les geeks, un ordinateur portable de 26 pouces qui s'enroule sur lui comme un vieux parchemin, et devient aussi bien ordinateur qu'écran plat hyper performant… Mardi : le Festival international de la bande dessinée à Alger, c'est pour mercredi, le site officiel c'est bdalger.net vous y trouverez pas mal d'infos sur entre autres les lauréats des concours jeunes talents et meilleure affiche. Jetez-y un œil, et si vous aimez la bande dessinée et le dessin en général on vous fera une petite sélection de site la semaine prochaine.