Les malversations révélées dans le secteur des Travaux publics et celui de la Pêche ne sont malheureusement pas des “actes isolés”, loin s'en faut. Il faut le dire crûment : la probité dans la gestion des deniers publics est en passe de devenir l'exception, alors qu'elle aurait dû être la règle. Des malversations impliquant de hauts cadres exerçant au niveau de départements ministériels sont révélées au grand jour. Il est vrai que cette implication reste à établir et Ghoul a bien raison de dire qu'il faut laisser la justice assumer sa mission pleinement et en toute autonomie. Aucune certitude donc, pour l'heure, si ce n'est que des préjudices financiers sont causés au Trésor public. Pas seulement du reste, car de tels préjudices ont bien évidemment leurs conséquences sur les projets ayant fait l'objet de ces malversations. Assiste-t-on à une “opération mains propres” comme celles dont on a déjà eu à suivre les péripéties rocambolesques, faites tantôt de règlements de compte et tantôt de chasses aux sorcières, mais invariablement présentées comme des actes de salubrité publique ? S'agit-il d'une autre opération “poudre aux yeux”, destinée, cette fois-ci, à convaincre l'opinion que le temps est venu, à l'entame de ce troisième mandat présidentiel, de mettre en pratique le discours du chef de l'Etat en matière de lutte contre la corruption ou est-ce réellement la mise en branle d'une guerre sans quartier contre la corruption ? On ne tardera pas à le savoir car si le but est de combattre ce cancer qui ronge l'économie et qui mine société et institutions, d'autres affaires devraient éclater sous peu. En effet, les malversations révélées dans le secteur des Travaux publics et celui de la Pêche ne sont malheureusement pas des “actes isolés”, loin s'en faut. Il faut le dire crûment : la probité dans la gestion des deniers publics est en passe de devenir l'exception, alors qu'elle aurait dû être la règle. Il fallait s'y attendre un peu car la mise sur le tapis de milliards de dollars dans le cadre des différents programmes de développement allait inévitablement aiguiser bien des appétits. Elle nécessitait, par conséquent, la mise en place de mécanismes de contrôle transparents. En l'occurrence, cela supposait un certain courage politique tant il aurait fallu que la presse, l'opposition et la société civile dans son ensemble eussent la possibilité d'assumer leur part dans un tel contrôle. Une part qui leur est reconnue — formellement, sans plus — puisque le chef de l'Etat lui-même avait sollicité l'apport de la presse dans le domaine. Mais n'était-ce pas déjà trop tard ?