Position n En matière de dilapidation des deniers publics, le moins que l'on puisse dire, c'est que le chef de l'Etat et son Chef du gouvernement sont sur la même longueur d'onde. Le SG du RND et Premier ministre a affirmé qu'il s'inscrivait en parfait accord avec les décisions prises, dernièrement, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a mis en garde contre le gaspillage de l'argent public et préconisé une meilleure rationalisation des ressources publiques. Selon M. Ouyahia, le fait est indéniable et on ne peut le passer sous silence : il y a bel et bien malversation dans la gestion des deniers publics. Il y a même des responsables de collectivités qui s'adonnent au détournement de l'argent public et à de la corruption : de simples revêtements de trottoirs peuvent coûter des dizaines de millions de dinars. Ce qui a fait dire au Chef du gouvernement que des responsables font preuve de «comportements d'enfants gâtés». «L'Algérie enregistre, aujourd'hui, un transfèrement journalier de 15 000 milliards de dinars dans le cadre du plan quinquennal» a, en outre, relevé M. Ouyahia qui précise que chaque jour, quelque 500 opérations de marché sont passées sous diverses formules, soit par le biais du gré à gré dans les assemblées communales ou en passant par la commission nationale des marchés publics, le tout dans une opacité totale. Il a notamment révélé qu'un marché portant un simple renouvellement et/ou revêtement d'une voie ferroviaire peut parfois s'élever à 500 milliards de dollars. Selon M. Ouyahia, parmi les facteurs qui ont ouvert la voie aux groupes d'influence pour user et abuser de l'argent de l'Etat, l'on pourrait avancer le fait que notre pays n'a jamais eu à faire à une aussi importante manne financière ; à cela il faut ajouter les trafics d'influence auxquels s'adonnent ces mêmes groupes grâce à des connivences dans des postes stratégiques y compris au sein des organismes étatiques. Au sujet des Eplf pour lesquelles beaucoup d'encre a coulé ces derniers jours, le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a assuré qu'elles ne seront pas abandonnées par l'Etat. «Le patrimoine de ces Eplf ne va pas être dissous», a dit M. Ouyahia qui assure que ces Eplf vont être reprises par l'Etat. M. Ouyahia a confié qu'«au moins deux responsables d'Eplf s'étaient révélés plus puissants qu'un ministre grâce à leurs trafics d'influence. C'est pourquoi, des contrôleurs de l'IGF (Inspection générale des finances) sont à pied d'œuvre, a-t-il encore fait savoir précisant que ces inspecteurs ont entamé leur travail d'investigation. Terrorisme : «vaincu grâce à la réconciliation nationale» n Le Chef du gouvernement a affirmé que le terrorisme, nonobstant le fait qu'il conserve encore une marge relative de nuisance, «est vaincu grâce à la réconciliation nationale», précisant que l'éradication totale de ce fléau ne se fera pas dans un ou six mois, le processus étant plus compliqué. M. Ouyahia a observé que le même scénario machiavélique qui s'était tramé avec le GIA est en train de se reproduire avec le Gspc : alors que (les terroristes) prétendent ne cibler que les services de sécurité et non pas les civils, des centaines de citoyens ont été tués ; tout comme le GIA, le Gspc se voit de plus en plus discrédité et donc lâché par les populations «y compris celles qui avaient épousé ses idéaux». M. Ouyahia a rassuré sur le fait que «la recrudescence des actes criminels ne signifie pas pour autant que le phénomène du terrorisme est de retour». Révision constitutionnelle : «Imminente !» n Très attendu sur le thème de la révision constitutionnelle, M. Ouyahia a d'emblée tranché qu'elle aura bel et bien lieu. Elle est même «imminente». Selon lui, des personnes dont il n'a pas dévoilé l'identité, ont monté «une kermesse» pour semer le flou et le doute sur la candidature ou pas du président Bouteflika pour un 3e mandat. Le RND insiste sur la candidature du «candidat Bouteflika». Selon lui, son parti se reconnaît dans la démarche, mais aussi le programme du président qui représente 50% des idées du parti. Rentrée scolaire : confiance n S'agissant de la rentrée scolaire, Ahmed Ouyahia a imputé le manque d'infrastructures qui ont entraîné une surcharge des classes notamment au niveau du cycle moyen, aux nombreux chantiers touchant aux différents programmes de développement engagés par l'Etat dans divers domaines ; la cadence a été telle que le pays a dû faire face à une pénurie en matériaux de construction, a soutenu M. Ouyahia qui se félicite, néanmoins, que 8 millions d'élèves aient réussi leur rentrée face à des entraves «conjoncturelles»