Devant l'ampleur que prend la criminalité dans notre pays, l'Etat construit de nouvelles prisons pour desserrer l'étau et lutter contre la surcharge dans les établissements pénitentiaires. Lors de la visite d'inspection et de travail qui l'a mené d'Aïn Ousséra au chef-lieu de wilaya de Djelfa en passant par Hassi Bahbah, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, s'est enquis de l'état d'avancement des projets relevant de son département dans cette région des Hauts-Plateaux. Première escale, le projet de construction d'un établissement pénitentiaire d'une capacité de deux mille places à Aïn Ousséra. S'étalant sur une superficie de vingt-trois hectares, ce site, dont les travaux ont été confiés à une société chinoise, coûtera à l'Etat la coquette somme de 410 milliards de centimes. En plus de disposer de cinq blocs, dont trois blocs de détention femmes, hommes, mineurs et deux autres pour la moyenne et haute sécurité, cette nouvelle infrastructure carcérale répondra aux normes en vigueur en fournissant au détenu les neuf mètres carrés d'espace recommandés par le règlement international, ainsi qu'une bonne couverture sanitaire. Deux tiers des prisonniers pourront également bénéficier de formations dans différentes spécialités, dans des classes et des ateliers autonomes. Jugeant insuffisant le taux d'avancement de 56%, le ministre de la Justice, s'entretenant avec les responsables du projet, a longuement insisté sur la nécessité d'achever les travaux dans les délais impartis : “En toute franchise, je voudrais que les clés soient remises en mars 2010 !” a-t-il tenu à répéter. Lors de sa deuxième halte, M. Tayeb Belaïz, en inaugurant le nouveau tribunal d'Aïn Ousséra, a été agréablement surpris par la beauté de l'édifice et par la qualité du travail accompli. Le ministre n'a pas caché son admiration devant le grand jardin tout en fleurs et verdoyant faisant face à l'imposant bâtiment. Ce chef-d'œuvre architectural, qui a néanmoins enregistré un retard dans sa réalisation, a englouti pas moins de vingt-six milliards de centimes. Il dispose, entre autres, de trois salles d'audience, d'une bibliothèque, de plusieurs salles de réunion et d'un bloc spécial pour les mineurs. Visiblement ravi par la qualité de ces deux réalisations, dont le maître d'œuvre n'est autre que le bureau d'études Secaud qui a fait ses preuves dans le domaine, M. Tayeb Belaïz rappellera, à la fin de sa visite, devant un parterre de journalistes et de responsables, que “le projet de réforme de la justice entamé par l'Etat se fonde sur trois aspects essentiels, à savoir la formation des magistrats, la construction d'établissements pénitentiaires et l'équipement des différentes structures judiciaires en moyens technologiques modernes”. Au sujet du premier point, le ministre de la Justice a affirmé que “la formation des ressources humaines constitue la priorité des priorités de son secteur”, car, ajoute-t-il, “on ne pourra rien faire si on ne forme pas les hommes”. À ce titre, il a tenu à rappeler que pas moins de 4 500 magistrats ont bénéficié d'une formation à long et à court terme, tant à l'étranger qu'en Algérie. Quant au second, le plan d'urgence de réforme du système pénitentiaire initié par le président de la République prévoit la construction de treize établissements pénitentiaires, 19 000 places, à travers le territoire national dont certains doivent même être réceptionnés avant fin 2009, à l'image du centre de rééducation de Oued Ghir, dans la wilaya de Béjaïa, d'une superficie de dix hectares et d'une capacité d'accueil de mille places. Le reste des établissements devra être achevé en 2010 dans la perspective de la lutte contre le problème de surcharge et l'amélioration des conditions de détention de la population carcérale. Parallèlement à ce programme, un second projet de construction de quatre-vingt et un petits centres de détention pouvant accueillir deux cents à trois cents prisonniers est en cours. À cette occasion, Belaïz a souligné l'impératif de séparer les détenus dangereux des primo-détenus, expliquant que les nouveaux établissements disposent de cellules individuelles destinées aux criminels dangereux. Enfin, abordant la question de l'équipement, le ministre de la Justice et garde des Sceaux a tenu à réaffirmer que les cours de justice et établissements pénitentiaires bénéficient désormais de moyens technologiques modernes, notamment un réseau informatique d'interconnexion qui vise à assouplir les procédures judiciaires. Des mesures qui permettront non seulement un suivi rigoureux des détenus durant tout leur séjour mais aussi de coordonner les actions entre les différentes structures et l'administration centrale. Le Centre national du casier judiciaire constitue une preuve tangible du succès de la réforme du système judiciaire, selon le ministre.