Le conseil syndical d'entreprise annonce la reprise, aujourd'hui, à 10h, des négociations avec le staff dirigeant d'ArcelorMittal. Le syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba est, une fois de plus, mis à l'épreuve après la mise en veilleuse de la cokerie du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Craignant, en effet, que l'arrêt de cette installation stratégique se prolonge indéfiniment et que cette conjoncture se répercute négativement sur les emplois des quelque 320 agents qui y sont affectés, les représentants des travailleurs ont fait part à la direction de leurs préoccupations. Les syndicalistes indiquent que lors des entretiens qu'ils ont eus avec le directeur général d'ArcelorMittal, ils ont réclamé la réhabilitation effective de la cokerie, une fois l'expertise de cet équipement achevée, de même qu'ils ont exigé le redémarrage de la batterie dans les meilleurs délais. Ne s'arrêtant pas à ce seul aspect de la question, Smaïn Kouadria et ses camarades affirment avoir exigé de Vincent Legouic le maintien en poste de tout le personnel avec redistribution des tâches durant la période de l'arrêt technique ainsi programmé. Ceci en continuant à faire bénéficier celui-ci des avantages salariaux prévus par le statut particulier de la cokerie et en initiant entre-temps un programme de formation spécifique à son intention, afin d'assurer la relève, est-il réclamé, aux dires du syndicat. Dans un communiqué par lequel il informe tout particulièrement les travailleurs de la cokerie sur la poursuite des négociations sur la situation de leur outil de travail et de la démarche “ferme et sans équivoque” qu'il affirme avoir effectuée auprès de l'employeur, le conseil syndical d'entreprise annonce la reprise, aujourd'hui, à 10h, des négociations avec le staff dirigeant d'ArcelorMittal. Il va sans dire que la mise en veilleuse de la batterie de cokerie a suscité un vif émoi au sein des collectifs des travailleurs, notamment chez les charbonniers, au nombre de 320, qui craignent plus que tout autre pour leur avenir professionnel dans cette situation. De plus, des rumeurs alarmistes ont circulé durant les deux dernières semaines prêtant à la direction d'ArcelorMittal la volonté délibérée de se passer définitivement de cet équipement, en raison des coûts par trop élevés qu'induirait sa réhabilitation, voire sa rénovation, même partielle. Selon certains milieux, prétendument informés, ArcelorMittal aurait tout intérêt à recourir à l'importation depuis ses propres sites européens de coke prêt à l'emploi pour continuer à faire tourner le haut fourneau du complexe sidérurgique d'El-Hadjar plutôt que d'investir à grands frais sur une installation remontant aux années 1970. Cette perspective a été qualifiée de farfelue autant par la direction du complexe que par le syndicat et le comité de participation de l'entreprise. Les parties directement concernées par la question ont répondu qu'il s'agit là de “spéculations tendancieuses visant à démobiliser les travailleurs” qui n'ont rien à voir avec la réalité. Le syndicat soutient qu'au contraire le partenaire étranger est en train de tout faire pour remettre en marche la cokerie. Pour preuve qu'il n'est pas dans l'intention du représentant du groupe indo-européen en Algérie de démanteler cet équipement, le syndicat argue de la présence sur site des experts serbes chargés de l'expertise préalable de l'installation défectueuse et la venue avant la fin du mois d'octobre courant d'une équipe de spécialistes russes représentant le fabricant de batteries de cokerie pressenti pour l'opération de réhabilitation, justement. On devrait en savoir plus sur ce dossier à l'issue de la réunion qui a débuté ce matin.