L'heure est à l'apaisement à la cokerie d'ArcelorMittal Annaba après des semaines d'inquiétude et de colère impuissante dans les rangs des travailleurs. C'est ainsi qu'hier, les 320 salariés de cette unité du complexe sidérurgique d'El-Hadjar ont reçu un courrier rassurant de leur représentation syndicale et cosigné par leur direction. Il leur est expliqué que la direction générale d'ArcelorMittal a réitéré son intention de prioriser la réhabilitation de leur outil de travail, et ce, en fonction des résultats de l'expertise en cours et qui devrait aboutir fin novembre de cette année. Selon les termes contenus dans le procès-verbal de la réunion qui a regroupé avant-hier dimanche le staff de direction d'ArcelorMittal Annaba, les représentants de la section syndicale de l'unité cokerie et le syndicat d'entreprise, élargi au comité d'entreprise, un comité de suivi de cette action primordiale devrait être désigné et mis en place dans les tout prochains jours. Ce comité au sein duquel seront représentées les instances syndicales et la direction aura pour mission de suivre l'évolution du dossier et de fiabiliser la communication sur le sujet entre les différents intervenants dans l'opération d'expertise et dans celle de réhabilitation de l'unité de cokerie. Il est rapporté que le personnel de cette unité sera maintenu au niveau de sa structure durant cette période pour assumer l'ensemble des activités liées au fonctionnement actuel de la batterie avec redistribution des tâches toujours en ce lieu en fonction des besoins qui seraient exprimés. Tout en convenant de se rencontrer de nouveau et autant de fois que nécessaire d'ici le 9 décembre, date convenue entre les participants à la réunion d'avant-hier pour la remise et l'évaluation dudit rapport d'expertise, confié, faut-il le rappeler, à des spécialistes serbes et algériens. Le syndicat d'entreprise, pour sa part, se charge d'organiser une mission spéciale à Alger aux fins d'informer le ministère de tutelle et les pouvoirs publics de la situation qui prévaut au sein du site d'ArcelorMittal d'El-Hadjar, est-il annoncé. À la lecture de ce qui précède et de l'attitude de la direction, il est donc permis d'affirmer que le spectre du chômage et des réaffectations de personnel est écarté, du moins pour un temps déterminé de cette partie du complexe. Les syndicalistes avec à leur tête les membres du conseil d'entreprise ont toute la latitude de souffler entre-temps, eux qui auront été mis à rude épreuve depuis l'annonce par le wali d'Annaba de la décision d'arrêter d'urgence la cokerie en raison du risque qu'elle représenterait pour l'environnement du fait de son obsolescence. La sortie médiatique du chef de l'exécutif avait provoqué, rappelons-le, l'affolement général de la population locale et bien évidemment des travailleurs de la cokerie, premiers concernés par un éventuel démantèlement de leur structure. Fait notable, le wali d'Annaba s'est abstenu de faire le moindre commentaire sur le problème de la cokerie d'El-Hadjar, depuis. Certains travailleurs que nous avons rencontrés, hier, ne s'expliquent pas cette attitude réservée soudaine de la part du premier responsable local à un moment où l'inquiétude du lendemain les ronge et que le moindre message de réconfort venu de haut serait interprété comme un geste de solidarité agissante.