Le parti de Louisa Hanoune a décidé de la levée de la couverture politique pour deux de ses élus, à savoir le premier et le deuxième vice-présidents de l'APC de Boumerdès, tous deux impliqués dans l'affaire du trafic des chalets pour sinistrés. Tous les deux sont élus sur la liste du PT, le parti majoritaire à l'APC. Le premier vice-président est actuellement sous contrôle judiciaire, alors que le deuxième a déjà été suspendu en juillet 2009 par le wali de Boumerdès pour avoir attribué plus de 45 chalets d'une manière jugée illégale. Par ailleurs, on apprend que l'un des “bénéficiaires” de ces décisions d'attribution qui réside dans la commune de Tidjellabine a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal de Boumerdès pour “violation de domicile et destruction de biens d'autrui”. L'inculpé, qui était détenteur d'une “décision de régularisation” signée par le deuxième vice-président, s'était introduit la nuit dans un chalet à Sghirat, appartenant à une famille sinistrée originaire de la cité des 1 200-Logements de Boumerdès. Pour rappel, plus de neuf personnes ont été déjà placées sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Boumerdès pour cette affaire de trafic de chalets, suite à une enquête laborieuse menée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Boumerdès. Parmi ces personnes, figure un chef de service de l'APC de Boumerdès accusé d'avoir “vendu” des dizaines de fausses décisions d'attribution de chalets à des intermédiaires qui, à leur tour, les rétrocèdent à d'autres citoyens moyennant des sommes variant entre 10 et 60 millions de centimes. Mais le voile n'est pas entièrement levé sur cette affaire de trafic qui risque d'éclabousser d'autres personnes et surtout d'autres responsables. En tout cas, l'enquête menée par le juge de Boumerdès se poursuit toujours et risque de durer encore un mois. Les citoyens, notamment les sinistrés qui ont perdu des membres de leur famille et leurs biens lors du séisme du 21 mai 2003, se sentent pour la première fois soulagés. Ces derniers n'ont pas hésité à exprimer leur gratitude à la gendarmerie de Boumerdès et aux magistrats en charge de l'enquête.