“Nous sommes parvenus à la découverte de deux habitations, l'une, une belle demeure aristocratique très étendue et luxueuse située à une cinquantaine de mètres de l'amphithéâtre, et l'autre, plus périphérique, que nous avons appelée la maison de la tigresse, parce qu'il y a un très beau pavement qui la décore...”, a déclaré Mme Amina Aïcha Malek, directrice des fouilles à Lambèse. Une journée d'étude relative à la présentation des résultats de la mission archéologique de Lambèse-Tazoult à Batna, menée conjointement par le CNRA et le CNRS lors des années 2006, 2007, 2009, s'est déroulée, avant-hier, à la Maison de la culture de Batna. Cette journée d'étude a été animée par neuf conférenciers de différentes spécialités, à savoir des archéologues, des restaurateurs et des géophysiciens de nationalité algérienne et française. Lors de son intervention intitulée “La mission archéologique de Tazoult-Lambèse”, Mme Amina Aïcha Malek, directrice des fouilles de Lambèse, a rappelé à l'assistance que l'objectif de ces opérations était de retrouver la cité antique de Lambèse, la capitale de la Numidie, et que les premières fouilles s'attelaient aux premières structures domestiques de Lambèse. Parlant de l'organisation des fouilles, la conférencière a indiqué que les membres de son équipe travaillaient sur deux échelles : l'échelle urbaine et l'échelle domestique. Abordant les résultats, la directrice de la mission dira : “Nous sommes parvenus à la mise au jour de deux habitations, l'une, une belle demeure aristocratique très étendue et luxueuse située à une cinquantaine de mètres de l'amphithéâtre, et l'autre, plus périphérique, que nous avons appelée la maison de la tigresse, parce qu'il y a un très beau pavement qui la décore...” L'équipe rencontrée lors de cette journée d'étude se dit impressionnée par la richesse du patrimoine de la ville de Lambèse en matière de mosaïque, un potentiel énorme, en plus de ces quelques monuments inédits du musée de Lambèse, à savoir l'inscription de Liber Peter deus patrius, les deux portraits de Commode : enfant et jeune homme, le portrait de l'impératrice Julia Soaemias, un fragment de relief : Le mythe d'Acteon. Mais la mosaïque des Néréides conservée au musée de Lambèse, d'une qualité très rare, reste le clou du spectacle. Elle date du IIe siècle après J.-C. et est réalisée en opus vermiculatum, c'est-à-dire avec des tesselles (petits cubes de verre, de marbre ou de terre formant la mosaïque, ndlr) très fines, de 2 à 3 mm de côté. Découverte en 1905 lors de fouilles, elle mesure 439 cm de long sur 124 cm de large. C'est une œuvre exceptionnelle de très grande facture représentant trois Néréides chevauchant des monstres marins et accompagnées de trois petits amours.