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Cape Town : Une ville aux curiosités multiples
sur les 11 langues pratiquées en Afrique du sud, 3 sont pratiquées au cap
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2009

Plus de 1300 kilomètres séparent Johannesbourg, où nous marquons une halte, de Cape Town, à l'extrême sud de l'Afrique. Comme tout le pays, Johannesbourg frappe par son immensité, l'infinitude des quartiers « nouvellement formés autour de l'ancien centre urbain qui, presque seul, dispose de bâtiments modernes ». Le reste, ce sont des cités qui se juxtaposent avec des habitations à un seul niveau. Les bidonvilles de la zone périphérique s'étalent à perte de vue.
Afrique du Sud : De notre envoyé spécial
C'est une ville où règne l'insécurité. Toutes les maisons ont des clôtures très élevées surmontées de fils barbelés électrifiés. Ici, on enregistre une vingtaine de crimes au moins chaque jour. Mais l'Afrique du Sud est un pays passionnant », nous dit Crain, un africano-Britannique qui a l'habitude de fuir l'hiver « pour vivre toujours en été ». « En juillet, je vais en Angleterre et en novembre je reviens ici », dit-il tout en insistant que « l'Afrique du sud n'est pas aussi mauvaise ». Chose que nous avons d'ailleurs pu constater. Car, nous verrons aussi que malgré le chômage qui affecte ce pays (plus de 30 %), la pauvreté qui frappe 40 % de la population et d'autres problèmes comme la crise du logement et les conflits ethniques, il y a une vie en Afrique du sud. Le pays enregistre quelque 10 millions de touristes chaque année et « le chiffre est en nette progression ». Mieux, malgré les multiples crises que vit le pays, la population est confiante. « Il se développe un discours radical chez une aile de l'ANC par exemple, mais nous sommes confiants. Les choses commencent à rentrer dans l'ordre et nos institutions se modernisent et deviennent de plus en plus dignes de confiance », nous dit Laura, qui travaille comme chauffeur pour une agence de voyages.
Au Cap, c'est justement ce démenti de l'image ternie que l'on se fait du pays et cet aspect paradoxal qui se déclinent sous plusieurs formes. De prime abord, Cape Town impressionne par sa topographie et son architecture : l'ancien centre-ville fait de pavillons d'architecture victorienne ou hollandaise et des bâtiments modernes s'entassent au pied d'une montagne rocheuse, totalement dénudée. La ville est coincée entre la mer et cette chaîne montagneuse couverte de nuages ou de brume en cette période de l'année et abrite près de 5 millions d'habitants. Des 11 langues officielles parlées en Afrique du Sud, trois sont largement pratiquées au Cap. On y parle l'afrikaans, l'anglais et le xhosa. « Les saisons influencent bien évidemment les habitudes de la population », nous dit-on. Car, en ce doux lundi du début du mois de juillet, la ville ne se réveille pas tôt. « Mois de vacances scolaires qui réduisent la circulation piétonne dans nos villes », nous explique un habitant. Il fait un temps brumeux en ce début de matinée. Le soleil s'efforce de se frayer un passage pour arroser généreusement la ville de ses doux rayons.
Plus tard, il réussira à dissiper les nuages pour éclairer tout Le Cap et chauffer sa baie. l'après- midi, il fera beau et le temps printanier durera tout le reste de la semaine. « C'est une semaine exceptionnelle, vous avez de la chance d'avoir de si belle journée en plein hiver », nous dit-on. Mais cela n'est qu'un prélude à une série de surprises, de curiosités et de découvertes dans ce pays qui ne cesse de se construire. C'est que malgré les 8000 kilomètres séparant le nord du sud de l'Afrique, Alger et Cape Town ont un élément fondamental en commun : le climat méditerranéen. Avec le contraste des saisons entre les hémisphères Sud et Nord, cependant, c'est actuellement l'hiver au Cap. Mais la ville comme l'Afrique du sud en général ne vous accueille jamais froidement. La plus vieille ville du pays de Mandela déploie ses charmes et joue sur tous les fronts pour séduire, accrocher. Ses curiosités sont naturelles, historiques, géologiques, urbaines, sociologiques et autres. C'est une ville de contrastes et de contradictions.
Lorsque au bout de notre voyage du centre-ville au cap de Bonne-Espérance on nous explique qu'à cet endroit, et en cette période de l'année, se rencontrent les eaux chaudes de l'océan Indien avec les eaux froides de l'Atlantique, nous réalisons tout de suite pourquoi l'Afrique du sud se doit d'entretenir et de tenir à ses « tensions » qui sont, en fait, sa richesse. C'est comme si les tempêtes, que provoquent ici le contact entre les courants chauds équatoriaux et les courants froids du sud de la planète, avaient insufflé à cette partie du continent une dynamique à deux vitesses. Le blanc et le noir, le chaud et le froid, le désert et la mer, la pauvreté et l'opulence, le chômage et la misère d'un côté et l'avancée technologique et scientifique de l'autre. C'est toute la symbolique du changement du « cap des Tempêtes » en « cap de Bonne-Espérance » au XVIIe siècle qui déjà se laissait entrevoir dans ces contrastes.
Au pied du bâtiment
A Victoria and Alfred Waterfront, un quartier du centre de la ville, au pied de la fameuse et magnifique montagne de la Table, appelée simplement Waterfront, le brassage sud-africain se décline dans une architecture ancienne et moderne. Ici, Le Cap offre au visiteur une palette de choix sur tous les plans : shopping, divertissement, croisières, une cuisine des plus riches et des plus diversifiées au monde. « Ici, vous pouvez déguster des plats occidentaux, asiatiques et africains. Vous avez de grands magasins pour faire vos achats comme le Victoria Wharf ou le Tower Centre où vous pouvez surtout trouver de magnifiques objets d'artisanat. Il y a le cinéma, les musées, des infrastructures sportives, des théâtres, des discothèques et tout ce que vous voulez », nous précise John, un serveur dans un café local. On y trouve aussi et surtout les magasins d'or et de diamants sud-africains qui attirent des milliers de touristes. Les bâtiments historiques situés tout autour du vieux port, dont le coup d'envoi de la construction avait été donné par Alfred, fils de la reine Victoria, avec le premier jet du chargement initial de pierres dans la mer, en 1860. Tout le monde essaie de vous offrir un service tout particulier : des tours en hélicoptères, des croisières aux îles Robben Island et Duiker Island, une plongée dans l'Aquarium des deux océans où vous pourrez apprécier le « contact » des requins blancs. Un autre pôle d'attraction se trouve dans ce coin : la Mandela Gateway, ou la porte Mandela qui donne accès à Robben Island, l'île qui abrite la prison où a séjourné, durant 17 ans, le premier président noir de l'Afrique du Sud. Nous prenons donc le bateau de cet endroit en direction de ce qui est devenu, depuis 1999, un patrimoine mondial de l'Unesco. Chargé de touristes venus des quatre coins du monde, le bateau rallie l'île au bout d'une trentaine de minutes.
À partir de la mer
le centre-ville du Cap livre une vue encore plus impressionnante : les constructions anciennes au pied des bâtiment modernes, le tout dominé par la montagne de la Table, invisible en ce moment parce que couverte de nuages, et qui est aussi une autre destination prisée par les touristes. « A partir de cette montagne, vous avez une vue panoramique sur la majeure partie de la ville. Vous pouvez aller en téléphérique ou à pied sur un itinéraire qui vous prendra 2 heures et demie environ », nous apprend un touriste français. Sur l'île, nous apprenons qu'entre le XVIIe et le XXe siècles, celle-ci a servi comme asile pour les malades incurables (les lépreux essentiellement), de base militaire et de prison. Sous le régime de l'apartheid, elle accueillait les prisonniers politiques de couleur. « Aujourd'hui, elle est transformée en musée. Quelques familles d'anciens prisonniers politiques, qui y ont séjourné, y habitent et ils servent de guides aux touristes », nous explique-t-on dès notre descente du bateau. Au tout début du parcours, il y a Karmat, un sanctuaire musulman. Plus loin, le cimetière des lépreux. « On s'aperçoit maintenant que ces gens n'étaient pas réellement des lépreux. Beaucoup d'entre eux ont eu une descendance », nous explique-t-on. « Il y a environ mille tombes dans ce cimetière », nous dit notre guide, Mario. La prison est faite de 4 sections séparées. A l'intérieur, c'est un ex-détenu qui nous en parle.
L'enceinte de la prison
Il raconte son arrestation et son séjour dans ces lieux, aux cotés de Nelson Mandela et d'autres militants. « Les cellules collectives (51 m2) abritaient jusqu'à 50 détenus. Nous vivions ici dans des conditions très dures, mais nous étions convaincus que notre combat aboutirait un jour. Les détenus travaillaient dur. Ce sont les prisonniers qui extrayaient la pierre de la carrière située à quelques mètres d'ici et avec laquelle sont construits les différents pavillons. Pendant les années 1960, on donnait aux détenus des tapis de 1 m, puis on est passé à 2 m et vers la fin des années 1970, on nous a ramené des lits avec des matelas. Cette évolution était le signe que les choses changeaient nécessairement. Comme il n'y avait pas d'eau à Robben Island, celle-ci était rationnée », nous raconte cet ancien prisonnier arrêté, lui aussi, pour son engagement dans la lutte contre le régime de l'apartheid. Il nous parle des photos exposées dans l'enceinte de ce bâtiment. Sur l'une d'elles, il y a deux rangées de prisonniers, des deux côtés de la cour, taillant la pierre. Sur l'autre, figure Nelson Mandela le jour où il a reçu la visite des membres d'une ONG. « Ce jour-là, on lui a donné un pantalon et une veste juste pour la visite.
Mandela travaillait cette petite surface de terre où il cachait ses écrits », nous confie-t-il, en désignant un petit carré, non pavé, où il y pousse une vigne. A l'intérieur du bloc, il nous montre la cellule où le prix Nobel de la paix 1993 a séjourné durant plusieurs années. Elle n'est pas ouverte au public, mais à travers les grilles, on y voit encore le tapis sur lequel Mandela se couchait, sa petite table, son assiette et le récipient dans lequel on lui donnait de l'eau. Dans l'enceinte de la prison, il y a aussi la « Robert Sobukwe House », une pièce entourée de grillage où sobukwe a passé six ans d'isolation totale. « L'endroit était gardé par des chiens et 4 geôliers avec lesquels il lui était interdit de communiquer », témoigne notre guide. « Il était considéré, par le régime de l'époque, comme le leader le plus dangereux et a il été sévèrement puni », nous dit-on. Sur l'île, il y a une école où sont scolarisés les enfants des familles qui y vivent ainsi qu'une infirmerie. On peut aussi y voir l'église et des constructions militaires de la seconde Guerre mondiale. Tout le circuit est effectué en bus et les autorités ont interdit de descendre des cars. Robben Island est couverte de végétation et compte quelques espèces animales en son sein comme les lapins et les autruches.


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