La pasionaria du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ne veut pas entendre parler du départ d'Ahmed Ouyahia du Premier ministère. “Nous avons lu il y a quelques jours dans les colonnes d'un journal les propos d'une responsable d'un parti de l'Alliance présidentielle qui accuse certains défenseurs des intérêts étrangers de tout faire pour avoir la tête du Chef du gouvernement. Nous disons que ce n'est pas lui qui doit partir mais les autres responsables qui sont contre les nouvelles orientations économiques”, a-t-elle soutenu, hier, à l'ouverture de la réunion des cadres du PT de la wilaya d'Alger tenue à la bibliothèque des Frères Baraket à El-Harrach. Aussi, le regroupement de ses cadres se veut une sorte de rappel des troupes en vue d'une mobilisation populaire — elle compte lancer une campagne pour recueillir 3 millions de signatures — autour de la nouvelle orientation économique prise par le pays depuis août dernier. Elle dit militer pour son approfondissement. Et même si la loi de finances 2010 ne remet pas en cause le “protectionnisme” qui a présidé à la LFC de 2009, elle estime qu'il ne faut toujours pas lâcher prise surtout que devant la pression étrangère, les autorités algériennes ont quand même lâché du lest en allégeant la mesure imposant aux entreprises étrangères de céder 30% de leur capital à un partenaire national de son effet rétroactif. “C'est une situation des plus étranges. À croire qu'on est dans deux républiques”, s'est-elle indignée. Mais ce ne sont pas les contestations internes et externes qui donnent du fil à retorde à Mme Hanoune, mais plutôt l'incohérence qui règne au sein de l'Etat. Aussi, elle ne s'est pas fait prier pour, à nouveau, descendre en flammes le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, son adversaire de toujours. Le FMI en a lui aussi eu pour son grade, présenté comme la source de presque tous les maux de l'Algérie. L'institution présidée par le Français Dominique Strauss-Kahn est aussi accusée de faire du chantage sur les Algériens pour les pousser à l'achat de ses obligations. “Nous sommes contre l'achat de ces obligations car le FMI n'est pas solvable”, s'est écriée Mme Hanoune. Mieux, elle a appelé au gel de l'accord d'association avec l'UE et à se prémunir contre toute précipitation pour adhérer à l'OMC. Pour ce qui est des prochaines sénatoriales, Mme Hanoune a assuré que, même s'il n'y prendra pas part, son parti ne boycottera pas tout à fait ce rendez-vous. Comment ? Elle a révélé que des partis l'ont approchée pour un éventuel soutien, mais qu'elle a conditionné par un accord préalable sur certains points.