La vérité sur les corps disparus des martyrs de la Révolution est une affaire qui doit être traitée à un niveau d'Etat à Etat, a estimé hier à Alger le fils du martyr Abderrahmane Mira, assassiné par l'armée française le 6 novembre 1959 et dont la dépouille a connu le même sort. La recherche de la vérité sur les corps disparus des martyrs de la Révolution par des particuliers ou associations s'avère insuffisante, a affirmé Tarek Mira, lors d'une rencontre commémorative de l'anniversaire du martyr organisée par le quotidien El Moudjahid, estimant que ce dossier doit être traité à un niveau d'Etat à Etat. M. Tarek a souligné dans son intervention que “ce n'est pas seulement le corps de son père qui n'a pas été retrouvé, mais aussi ceux d'autres martyrs, tels que M'hamed Bouguerra”. Il a indiqué avoir fait “personnellement” des recherches et a pu avoir les coordonnées d'Alphonse Treguer, le capitaine ayant ordonné l'assassinat de son père, expliquant que ce dernier “refuse” de le recevoir. Le fils d'Abderrahmane Mira a souligné que l'armée française faisait disparaître les corps des martyrs pour “empêcher que leurs tombes ne soient des points de ralliement ou un rituel de mobilisation en faveur de la résistance”. Certains des compagnons de combat du martyr Abderrahmane Mira, présents à la table ronde, ont apporté des témoignages sur celui qu'ils ont qualifié de “courageux”, “nationaliste” et “fidèle”. Abderrahmane Mira est tombé au champ d'honneur dans la commune de Chellata (Béjaïa) à 1 km du poste de Commandement Artois du général Challe qui commandait alors l'opération militaire Jumelle.