Les autorités britanniques se sont trompées en désignant une région du littoral algérien comme un site naturel à protéger, au lieu d'un emplacement à proximité d'Algesiras, dans le détroit de Gibraltar. Il n'est pas si loin le temps où des armées s'entretuaient pour un petit bout de territoire. Fort heureusement, cette époque est révolue, sinon on aurait assisté à une levée de boucliers entre l'Algérie et la Grande-Bretagne. Pour cause, les autorités du Royaume-Uni viennent de se rendre compte d'une gaffe topographique monumentale qu'elles ont commise il y a trois ans. En 2006, Londres avait adressé une demande à l'Union européenne pour classer une partie de la côte de Gibraltar, un territoire sous domination anglaise, comme site naturel à protéger. Mais, en réalité, les coordonnées qu'elles ont transmises à Bruxelles ne concernent pas le périmètre situé à proximité de la province d'Algesiras, mais font référence a une région du littoral algérien. L'erreur vient d'être révélée par Graham Watson, un député libéral de Gibraltar. En colère, il a accusé la Grande-Bretagne d'irresponsabilité. “Si la peine de mort avait été maintenue, des gens auraient été pendus pour une faute pareille”, a-t-il déclaré. Très embarrassé par cette méprise, le Foreign Office a rendu publique une déclaration, la semaine dernière, où il a affirmé que l'erreur avait été corrigée, il y a quelque temps, au moment où la liste des sites à protéger, a été réactualisée et renvoyée à l'UE. Gibraltar est un territoire du Royaume-Uni depuis 1713. Encore aujourd'hui, il est l'objet d'un profond contentieux avec l'Espagne. Les deux pays se disputent le moindre centimètre en terre et en mer. Soutenues par Londres, les autorités locales de Gibraltar viennent d'ailleurs d'ester la Commission européenne pour avoir attribué à l'Espagne un site protégé dont ils contestent les frontières. Au milieu de ce tumulte, Alger est resté silencieux et n'a fait aucun commentaire sur cette immémoriale erreur qui a fait changer de drapeau à une partie de son littoral.