Les ennuis des employés de la société déjà en liquidation le mois d'août 2009 ne s'arrêtent pas puisqu'ils viennent de saisir le président de la République pour intervenir et mettre fin à leur calvaire. Il se trouve que le saccage de quelques structures de l'opérateur égyptien au lendemain de l'agression des Verts au Caire et le redressement fiscal dont a fait objet Djezzy n'ont pas été du goût des responsables égyptiens qui ont décidé, en guise de riposte, de couper les vivres à 136 employés, malgré les accords entre les deux parties. Ainsi, dans une lettre ouverte adressée au premier magistrat du pays, les employés de Lacom dressent un tableau noir sur leur situation et évoquent des manœuvres malsaines de la part des actionnaires de ladite entreprise qui, rappelle-t-on, est la propriété de l'entreprise CAT, Consortium algérien des télécommunications qui appartient à deux entreprises égyptiennes Orascom Télécom Holding (possesseur de Djezzy) et Télécom Egypt. CAT vient ainsi de signifier aux personnels de Lacom que leur entreprise n'honorera plus ses engagements à savoir payer leurs salaires jusqu'à liquidation finale de l'entreprise comme convenu et se retrouvent du coup otages d'une situation dont ils ne sont pas responsables. “Nous nous retrouvons aujourd'hui otages, face à un chantage et un comportement indigne de tout homme d'affaires qui se respecte”, lit-on sur le communiqué dont Liberté détient une copie. Mais pourquoi le retour de cette affaire alors que tout était mis pour une liquidation en douceur ? Selon les travailleurs de Lacom, le dernier match gagné par les Verts face aux Egyptiens à Khartoum a précipité les choses jusqu'à pousser les Egyptiens à prendre la décision de suspendre le paiement des salaires des travailleurs de Lacom. “Au lendemain de la rencontre de football Algérie-Egypte au Soudan, le liquidateur est informé, de la part du représentant d'Orascom TH, que celui-ci a décidé de ne pas verser les salaires des employés ni de participer au budget de liquidation, demandant au liquidateur de basculer vers la formule juridique de liquidation.” Le groupe “aurait évoqué le saccage de ses structures en Algérie ainsi que le redressement fiscal (Djezzy) dont il a fait l'objet”, poursuit le communiqué. Des prétextes que rejettent catégoriquement les employés de Lacom. “Permettez-nous de vous informer M. le Président que la saccage de l'entreprise dans la nuit du 16 novembre ne peut nullement être retenu comme motif pouvant justifier ce revirement de position, étant donné qu'il s'agit de vol de matériel informatique vétuste, déjà amorti, et d'un mobilier de bureau qui n'était pas dans un meilleur état.” Aussi, le matériel “coûteux” de l'entreprise se trouve en sécurité dans ses dépôts à Hammadi et Khmis El-Khechna, précise le communiqué. Et d'ajouter : “Ainsi le groupe égyptien tire profit des derniers évènements pour prendre en otages des employés, en refusant de leur verser des salaires et en freinant les négociations autour des indemnités de fin de relation de travail.” Pourtant, lors d'un des rounds de négociations entre les travailleurs et le liquidateur de l'entreprise Lacom avec l'arbitrage de l'Inspection du travail, le 4 novembre dernier, un ultimatum jusqu'au 16 novembre, a été adressé pour verser les salaires impayés des mois d'août, de septembre et d'octobre. Ceci avec la poursuite des négociations sur les indemnités. En somme, face à cette situation, le cri de détresse de ces travailleurs s'adresse comme dernier recours au président de la République pour débloquer leur situation et leur permettre de retrouver leurs droits.