“Les conditions du marché algérien ainsi que la concurrence entre les opérateurs ont constitué les éléments principaux qui ont conduit à l'échec de la société égyptienne.” Le retrait de certaines sociétés égyptiennes du marché algérien ne signifie pas qu'il existe une crise dans les relations entre l'Algérie et l'Egypte. C'est ce qu'a déclaré Tarek Kamel, ministre égyptien des Technologies de l'information et de la communication au quotidien El Masri El Youm. Concernant le retrait de l'opérateur privé de téléphonie fixe Lacom détenu par Télécom Egypt et Orascom Télécom Holding, M. Kamel a estimé que “Les conditions du marché algérien ainsi que la concurrence entre les opérateurs ont constitué les éléments principaux qui ont conduit à l'échec de la société égyptienne.”. Et d'ajouter : “Les autorités algériennes ont respecté leurs engagements dans le règlement des problèmes de ladite société.” Le ministre égyptien a cité, à titre d'exemple, la réussite de l'opérateur Orascom Télécom Algérie (OTA) et la société Orascom Construction Industries. La sortie du ministre égyptien intervient quelques semaines après l'annonce de la liquidation de la société Consortium algérien des télécommunications (CAT), connue sous le nom Lacom, par le conseil d'administration de cette société. Le premier responsable de Lacom a informé, rappelle-t-on, les salariés et cadres de l'entreprise de cette décision. L'opérateur privé Lacom a saisi, également, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) de sa décision de cessation d'activité en Algérie. Selon les spécialistes, cette décision implique un retrait de la licence d'exploitation de la téléphonie fixe nationale, internationale et de boucle locale. Les responsables de Lacom n'ont donné aucune explication pour justifier leur décision. Rappelons que la situation de l'opérateur privé de téléphonie fixe Lacom se dégradait de plus en plus puisqu'il n'arrivait plus à assurer ces engagements vis-à-vis de ses principaux partenaires en Algérie. Néanmoins, les salariés de Lacom sont payés régulièrement par la direction générale de l'entreprise. L'opérateur privé Lacom a procédé, déjà, à une compression d'effectifs et à la fermeture plusieurs boutiques commerciales. Il y a lieu de noter que le responsable d'Egypt Telecom, Beshir Akil, a déclaré à la presse : “Nous avons enregistré une perte de 42 millions de dollars durant l'année 2006, et on ne peut pas continuer à investir davantage en Algérie.” Ce manager a accusé, rappelle-t-on, l'ARPT d'être responsable de la situation difficile que traverse l'opérateur privé Lacom, car “elle n'a pas donné de suite à sa demande concernant le dégroupage avec l'opérateur historique Algérie Télécom”. Cette accusation a été rejetée par l'ARPT qui a souligné que “cette demande ne peut être satisfaite en l'absence d'un texte réglementaire sur le dégroupage”. Les responsables de l'opérateur privé ont sollicité, également, l'ARPT pour leur octroyer une autorisation pour l'utilisation de la technologies WiMax en Algérie. Cette autorisation ne pourra pas être accordée, précisent nos sources, à l'opérateur Lacom alors qu'il n'a pas honoré les obligations énoncées dans le cahier des charges de sa licence, notamment en termes de couverture et de déploiement de son réseau technique. L'opérateur privé a commis, selon nos sources, une erreur stratégique en utilisant la technologie sans fil ou le WLL pour la fourniture de services de téléphonie fixe et d'Internet. Cet opérateur n'a pas dépassé, argumentent nos sources, le cap de 20 000 abonnés depuis son entrée sur le marché algérien. Pis, Lacom n'a pas cessé de revendiquer le dégroupage au lieu de déployer son propre réseau technique. Autrement dit, l'opérateur privé Lacom comptait arracher davantage de concessions et d'avantages à l'Etat algérien sans prendre aucun risque, ajoutent nos sources. Cette situation est liée essentiellement, selon les spécialistes, à un désaccord entre les deux actionnaires Egypt Telecom et Orascom Télécom Holding. Il y a lieu de noter que l'opérateur privé Lacom, qui appartient à 50/50 à Egypt Telecom et Orascom Télécom Holding, est détenteur d'une licence de téléphonie fixe nationale, internationale et de boucle locale depuis 2006. L'opérateur a payé 65 millions de dollars pour l'acquisition de cette licence. Lacom emploie 163 personnes, dont seulement six expatriés.