L'entreprise ETRHB Haddad a fait, jeudi, son entrée dans le marché obligataire en levant 6 milliards de dinars dans un emprunt obligataire institutionnel. Les sept institutions, établissements financiers et compagnies d'assurances, soumissionnaires ont été retenues, et 14 offres sur les 17 exprimées. Etalé sur 5 ans, l'emprunt est adjugé à un taux d'intérêt annuel de 4,10%. L'opération, pilotée par le CPA, servira, selon Ali Haddad P-DG du groupe, au financement d'investissements, notamment 3 projets dans l'hydraulique, la construction métallique et les équipements de travaux publics et maritimes. En plus des incidences sur le développement économique, l'investissement aura un impact sur l'emploi. Hadddad prévoit la création de 4 000 emplois directs et 4 000 autres indirects. Quatrième opération du genre après Cevital, Eepad et Leasing Corporation, Hachemi Siagh de Stratégica, qui la considère comme une réussite, estime qu'elle va permettre ainsi aux autres entreprises privées d'entrer dans ce marché. “C'est un événement, parce que, a-t-il expliqué, le monde vit une crise financière, alors que les grandes entreprises trouvent des difficultés”, l'ETRHB bénéficie d'un climat favorable. Un plan de charge consistant — il est de 226 milliards DA et passera alors à 324 milliards DA —, une volonté de l'Etat de soutenir les entreprises, surliquidités dans les banques et enfin les avantages de l'emprunt, notamment l'exonération d'impôts. Pour M. Benabdeslam de Business School, il s'agit d'un exercice de transparence et c'est un acte de maturité de l'entreprise ETRHB. “C'est une opération gagnant-gagnant.” “C'est un placement sûr”, dit Ali Haddad, qui précise que cela va contribuer au développement du secteur financier. L'opération de jeudi n'est qu'une tranche de l'emprunt global de l'ETRHB qui est de 30 milliards DA. D'où l'éventualité d'un emprunt public. Et M. Haddad est convaincu que ce sera une réussite aussi, car, a-t-il estimé, “les Algériens nous aiment et ils savent que nous travaillons pour eux”, malgré les réticences que pourraient provoquer “l'échec” de l'emprunt obligataire public de Dahli. Il n'y a pas échec, précise M. Siagh, qui souligne que la réponse du grand public était positive. Le problème avec Dahli, c'est que certaines banques déjà engagées avec l'entreprise ne pouvaient pas soumissionner. Hormis les opérations des entreprises publiques, comme Air Algérie ou Algérie Télécoms qui ont réussi dans le secteur public, il n'y a que deux exemples, Cevital et ETRHB. Quant à la différence des taux d'intérêt de l'emprunt obligataire par rapport au prêt bancaire, M. Siagh a indiqué que ce sont deux produits différents. Il y a d'abord la contrainte du remboursement du prêt bancaire (échéancier), alors que dans l'emprunt obligataire, seuls les intérêts sont remboursés annuellement. Ce qui donne, selon la formule de M. Siagh, de l'oxygène à l'entreprise. L'emprunt obligataire est plus rapide et revient moins cher. “C'est une formule flexible”, conclut-il. Par ailleurs, Ali Haddad a annoncé la vente des 250 logements à Bordj El-Bahri (Alger) de la promotion immobilière de l'ETRHB. Concernant le projet du stade de Tizi Ouzou, il a indiqué que la procédure est au niveau de la DJS. Les travaux pourraient commencer au début du mois de janvier, une fois que la commission des marchés aura statué sur le projet qui lui a été remis.