Le marché des obligations de sociétés s'est récemment considérablement développé, avec 22 titres sur le marché dépassant 100 milliards de dinars. Il s'agit d'un développement sain pour l'économie algérienne. Les entreprises, pour faire appel au marché obligataire, et ainsi bénéficier de conditions de financement avantageuses, doivent attester d'une bonne santé financière et faire preuve de transparence en publiant toute information permettant aux investisseurs de fonder leur jugement sur la qualité de l'investissement. L'appel au marché permet un financement causé et transparent.Dans ce sillage, l'assemblée générale de l'Entreprise nationale de forage (Enafor) lancera aujourd'hui l'émission d'un nouvel emprunt obligataire d'un montant de 6 milliards de DA. L'Enafor, filiale du groupe Sonatrach, adresse cet emprunt aux institutions financières nationales pour le financement d'une partie du programme de ses investissements au cours de l'exercice 2008, Jusqu'à maintenant, plusieurs entreprises algériennes ont eu recours à des emprunts obligataires sur le marché financier national, auprès d'épargnants aussi bien institutionnels (banques et assurances) que privés (personnes physiques). Ceci afin de collecter les sommes nécessaires au financement de leurs investissements. Pesant près de 160 milliards de DA, le marché obligataire national compte actuellement neuf sociétés émettrices d'obligations : Enafor, Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, Algérie Télécom, la Société de refinancement hypothécaire (SRH), ENTP (travaux pétroliers) et seulement deux entreprises privées. L'Enafor, dont le capital social s'élève à 4 milliards de DA, avait déjà levé, en 2005, un montant de 7,98 milliards de dinars à travers un emprunt obligataire pour le financement d'un plan d'investissement comprenant, notamment l'acquisition de 4 appareils de forage. L'Enafor a émis cet emprunt obligataire en deux tranches de 4,08 MDA et de 3,92 MDA. La durée est de 5 ans pour les obligations de la première tranche et de 6 ans pour celles de la seconde. Les emprunts de l'ENTP et de l'Enafor ont été garantis par le groupe Sonatrach, propriétaire de ces deux entreprises, rappelle-t-on. L'Entreprise nationale des travaux aux puits a déjà réussi sa troisième opération sur le marché obligataire en levant 4 milliards de dinars auprès d'investisseurs institutionnels. Le montant offert par les investisseurs a atteint les 5,8 milliards de dinars. L'ENTP a émis des obligations échéant dans 5 ans pour un montant de 4 milliards de dinars, dont le coupon annuel est de 3,85%. Les titres sont remboursables en totalité à terme. Ces obligations ont été souscrites par des investisseurs institutionnels invités à présenter leurs offres lors d'une enchère à prix demandé. Pour ce faire, les entreprises peuvent solliciter aussi bien les épargnants institutionnels (banques, compagnies d'assurances et autres organismes) que les particuliers, c'est-à-dire le large public de petits porteurs. L'emprunt obligataire est matérialisé par l'émission d'obligations, soit des titres de créance assortis d'un taux de rémunération (taux d'intérêt) et émis pour une durée déterminée au bout de laquelle les détenteurs (épargnants) sont remboursés par l'entreprise émettrice. Durant la durée de l'emprunt, les titres en question peuvent être échangés sur le marché financier. En Algérie, le groupe Cevital est la première entreprise privée à émettre des obligations en direction des épargnants institutionnels. Auparavant, nombre d'entreprises publiques ont procédé avec succès à ce type d'opérations, dont Sonatrach, Air Algérie et Sonelgaz. Cette orientation, consistant à financer de gros investissements par le biais d'emprunts obligataires au lieu de faire appel à des crédits étrangers et leur corollaire sur les capacités de remboursement des emprunteurs, se vulgarise de plus en plus au grand bénéfice des caisses de l'Etat.