Le premier groupe privé de travaux publics, ETRHB-Haddad, a réussi à lever pas mois de 6 milliards de dinars sur le marché obligataire, à l'issue d'une séance d'adjudication tenue, jeudi, à l'hôtel Aurassi d'Alger. Sur un une offre globale de 6,7 milliards de dinars pour 17 offres, 14 offres émises par 7 investisseurs institutionnels ont été retenues lors de l'adjudication. Remboursable en une seule fois sur une échéance de cinq ans, l'emprunt porte sur un taux de coupon de 4,10% pour un prix moyen pondéré se 100,03 % et une valeur nominale de 10 000 dinars, exonéré de l'IRG et de l'IBS, selon les nouvelles dispositions de la LFC 2009. Sept investisseurs institutionnels ont pris part à cette opération. Il s'agit, outre le CPA, de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep), la Banque de développement local (BDL), la Banque nationale d'Algérie (BNA), la Banque extérieure d'Algérie (BEA), la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) et la Société générale Algérie (SGA). ETRHB est accompagnée dans cette opération par le Crédit populaire d'Algérie (CPA), comme chef de file, et le cabinet conseil en ingénierie financière Strategica Finance. Destiné à financer une partie des investissements de l'ETRHB sur les 5 prochaines années, cet emprunt n'est que le premier d'une série d'emprunts que l'entreprise compte lancer afin de lever un montant global de 30 milliards de dinars sur le marché financier. Il faut dire que le groupe privé compte investir dans un plan de développement ambitieux à travers un montant global de 16 milliards de dinars, notamment la réalisation d'une unité de traitement de charpentes métalliques à El Khroub (Constantine), une usine de tuyauteries d'eau et d'hydrocarbures, produits importés à hauteur de 70% de l'étranger, ainsi que des unités d'équipements de travaux publics et de travaux maritimes. C'est d'ailleurs un plan d'investissements qui permettra la création de 4 000 emplois directs et 4000 autres indirects. Aussi, le P-DG de l'entreprise, M. Ali Haddad, estime que son groupe dispose de toutes les garanties nécessaires à la levée de ce genre d'emprunt. En ce qui concerne cette première opération, le P-DG de l'ETRHB a indiqué qu'il s'est conformé à la loi qui exige que les actifs hypothéqués doivent représenter 1,5 fois la valeur du montant de l'emprunt obligataire. Ainsi, ETRHB offre une garantie de 9 milliards de dinars pour cet emprunt. M. Haddad estimera également que son entreprise bénéficie de nombreux atouts à même de réaffirmer sa solidité. Il dira dans ce sens, que son groupe opère dans un secteur en plein essor et dispose d'un plan de charge de 324 milliards de dinars soit 4,7 milliards de dollars de contrats signés en 2009. Aussi, le groupe ETRHB est engagé dans plusieurs projets d'envergure, notamment le transfert hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran (MAO), la réalisation de lignes ferroviaires dont celles reliant Sidi Bel-Abbès à Mécheria (140 km) et la réalisation du futur stade de 50.000 places de Tizi-Ouzou en partenariat avec un groupe espagnol ainsi que le développement de la zone d'expansion touristique d'Azeffoun (Tizi-Ouzou). Pour sa part, M. El hachemi Siagh , président de Strategica Finance s'est félicité de l'aboutissement d'une telle opération, confirmant ainsi le dynamisme du marché obligataire. En effet, l'emprunt obligataire ETRHB est le quatrième lancé par un groupe privé algérien après ceux de Cevital qui a lancé en 2006 un emprunt obligataire institutionnel, ainsi que la société Eepad et Dahli qui avaient lancé des emprunts obligataires publics respectivement en 2007 et en 2009. Interrogé sur les motifs du recours exclusif à des investisseurs institutionnels au lieu d'ouvrir la transaction au grand public, le patron de Strategica a répondu que la première option permet ''une mobilisation très rapide des fonds et une accélération des procédures de leur transfert''. Il dira, néanmoins, que le grand public a démontré un intérêt indéniable pour le marché obligataire, rappelant dans ce sens les cas d'Air Algérie qui a levé 10 milliards de dinars auprès du grand public, de Sonelgaz qui a levé 16 milliards de dinars au bout de 17 jours seulement et d'Algérie Télécom qui a réussi à lever pas moins de 21 milliards de dinars. Cela reflète, selon M. Siagh, le dynamisme du marché obligataire algérien qui dispose d'un portefeuille d'environ trois milliards de dollars. Isma B.