Le FCE pourrait rejoindre la tripartite une délégation serait reçue par le Premier ministre Ahmed Ouyahia et évoquera avec lui les difficultés que rencontrent les entreprises, suite à certaines mesures de la loi de finances complémentaire 2009. Le Forum des chefs d'entreprise pourrait rejoindre la tripartite. La décision n'a pas encore été prise, mais la question a été débattue à huis clos, jeudi en assemblée générale extraordinaire de cette organisation patronale. Le président du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, trouve intéressante l'idée d'organisation de la tripartite chaque trois mois, telle que décidée lors de la dernière tripartite. En effet, il est prévu la tenue, à la fin de chaque trimestre, d'une rencontre entre le Premier ministre, le secrétaire général de l'UGTA et les présidents des organisations patronales dans le but d'entretenir le dialogue tripartite et de promouvoir, de concert, les mesures requises pour la concrétisation du Pacte national économique et social. “Le sujet n'est pas épuisé, mais la tripartite est revue et organisée pour donner une place plus importante à la concertation. Si la tripartite représente une occasion d'instaurer un débat sur des questions d'intérêt pour le FCE et l'entreprise, moi je plaiderai pour que le Forum y participe”, a souligné M. Hamiani. “Toutes les décisions qui ont été prises ont un impact continu sur le fonctionnement de l'entreprise. Le politique est souverain pour prendre une décision. Mais avant de prendre cette décision, permettez-nous de vous expliquer nos positions”, affirment les chefs d'entreprise qui déplorent le manque de proximité des hommes d'affaires avec les pouvoirs publics, comme au Maroc ou en Tunisie. Lors de l'assemblée générale extraordinaire, il a surtout été question de la loi de finances complémentaire 2009. Si la philosophie générale qui fonde cette loi peut être comprise par les chefs d'entreprise, la préoccupation légitime des pouvoirs publics étant de contenir la croissance des importations et de maîtriser les équilibres de la balance des paiements, il n'en demeure pas moins que les profonds bouleversements dans l'organisation de l'économie nationale qu'introduit la loi de finances complémentaire, sans aucune concertation avec les acteurs économiques, suscitent tout aussi légitimement de profondes inquiétudes au sein de la communauté des chefs d'entreprise. Imposer comme seul mode de paiement des importations le crédit documentaire pénalise lourdement l'entreprise qui doit immobiliser une importante trésorerie. “Aujourd'hui, la situation de l'entreprise algérienne est grave. Beaucoup d'entreprises sont en train de fermer”, soulignent certains membres du Forum. S'il est vrai que le crédit documentaire offre l'avantage de la traçabilité dans les mouvements de capitaux dans la mesure où les transactions commerciales ne peuvent s'effectuer que sur présentation des documents requis, il n'en demeure pas moins que son imposition comme seul mode de paiement des importations n'a engendré que des désagréments pour les entreprises, qui éprouvent des difficultés à s'approvisionner en matières premières depuis l'entrée en vigueur de cette obligation. Et certains secteurs, comme celui des technologies de l'information et le médicament, sont particulièrement très touchés. Tout le monde s'accorde à dire que l'environnement de l'entreprise, déjà difficile, a été rendu un peu plus compliqué par la loi de finances complémentaire 2009. Et les instructions données aux banques pour faciliter aux entreprises de production l'accès au crédit documentaire sont, semble-t-il, restées lettre morte. “Les banques n'ont pas joué le jeu”, indique-t-on. Par ailleurs, les banques ne se sont pas préparées. Avant la promulgation de la LFC 2009, les banques traitaient de 10 à 20 lettres de crédit par jour. Elles sont passées à 250 lettres de crédit par jour. “Nous avons assisté à un goulot d'étranglement”, regrettent certains patrons d'entreprise. Le président du Forum des chefs d'entreprise sera reçu par le Premier ministre avant la fin du mois en cours auquel il exposera les préoccupations et les difficultés des chefs d'entreprise, complètement désemparés, pour lui proposer des formules d'assouplissement.