La famille du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a démenti, hier, que les conditions de détention du journaliste se soient améliorées, comme l'a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères. “La famille Ben Brik annonce à l'opinion publique tunisienne et internationale que les conditions de détention de Taoufik Ben Brik, relatives au droit de visite et suivi médical, n'ont connu aucune amélioration”, lit-on dans le communiqué signé par son épouse, Azza Zarrad, ainsi que par ses sœurs Saïda et Najet et ses frères Jalel, Fathi et Néjib. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères avait fait état, vendredi, par la voix d'un de ses porte-parole, d'“une amélioration des conditions de détention de M. Ben Brik en ce qui concerne les droits de visite et le suivi médical”. “Bien au contraire, des conditions et menaces indécentes nous ont été imposées”, écrit de son côté la famille du détenu. Pis encore, la famille accuse l'administration pénitentiaire d'avoir rendu “impossibles” les visites des avocats à l'opposant incarcéré depuis le 24 novembre. “S'agissant de son état de santé, si la permission de laisser Taoufik prendre ses médicaments vitaux par les services pénitenciers est une faveur, laisser Taoufik Ben Brik en vie serait donc aussi une faveur”, s'indigne encore la famille du journaliste qui, précisent ses proches, “souffre d'un syndrome qu'un médecin de prison ne peut guère gérer”. Le communiqué indique que l'état de santé de Taoufik Ben brik exige “un suivi médical quotidien et rapproché comme attesté par les certificats médicaux présentés dans son dossier”. Et de souligner “ses variations brutales de tension avec des pics d'hypotension et d'hypertension, ainsi que les épisodes d'hypoglycémie et d'hyperglycémie, ses diverses allergies aux aliments et médicaments, sa diarrhée chronique”. La famille de Taoufik Ben Brik et son avocat français avaient saisi le président Nicolas Sarkozy, lundi dernier, lui demandant d'intervenir auprès de son homologue tunisien Zine El-Abidine Ben Ali en faveur du détenu. Le journaliste, auteur d'écrits critiques sur le régime de Ben Ali, a été condamné le 26 novembre pour l'agression d'une femme, mais ses proches dénoncent une manipulation destinée à le faire taire.