Hasard du calendrier, quelques jours après la clôture du sommet de Copenhague sur le réchauffement de la planète, le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) a organisé, hier, en son siège à Bouzaréah (Alger), une cérémonie de remise de prix. Le choix de la date n'était pas fortuit. C'est que “ce 21 décembre coïncide avec le solstice d'hiver, qui correspond à la nuit la plus longue de l'année ainsi que le jour le moins long”, comme a tenu à nous l'expliquer l'un des animateurs de la journée, le professeur Hafid Aourag, directeur général de la DGRSDT (direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique). Il précisera également “qu'on a voulu récompenser en cette journée des chercheurs, chacun selon ses travaux, pour les encourager plus”. Ainsi, le CDER, à sa tête le professeur Maïouf Belhamel, a honoré trois chercheurs. Le prix de la meilleure publication scientifique de l'année 2009 a été décerné au professeur Hacène Mahmoudi, de l'université Hassiba-Ben- Bouali de Chlef. À la fin de la cérémonie, le jeune lauréat (il est âgé de 35 ans) ne pouvait cacher sa joie. “C'est un grand honneur pour moi et cela ne peut qu'encourager tous les chercheurs algériens pour persévérer et continuer dans leurs travaux”. Passionné par ce qu'il fait, il relata avec le maximum de précisions à Liberté quelques-uns de ses travaux et de ses projets. Le professeur était surtout fier de ses travaux de recherche dans la production du froid à partir du… soleil ; “c'est ce qu'on appelle le froid-solaire, et c'est un procédé de génie chimique simple même si ça peut paraître compliqué ou invraisemblable”, dira-t-il en souriant. Cependant, le projet qui semble lui tenir à cœur, c'est de trouver la meilleure solution d'avoir de l'eau sans rien payer ni encore polluer. “C'est très possible et ce sont les travaux sur lesquels on travaille en jumelant les énergies renouvelables avec les produits du dessalement”. Le prix d'encouragement de l'année 2009 a été décerné au docteur Ali Cheknane. “C'est surtout pour sa contribution au pôle universitaire de Laghouat dans l'école doctorale énergies renouvelables qu'il a été récompensé”, nous a précisé Mme Fatiha Bouhired, chargée de recherche au CDER. De son côté, l'enfant de Laghouat tenait surtout à lancer un appel : “Là où on est, on travaille dans l'ombre et on n'est pas très connu. Les gens doivent savoir que nous travaillons dur et qu'il y a des compétences partout en Algérie”. Selon lui, ce qui manque c'est plus que les moyens mais avant tout une coordination. “Il faut que les réseaux de recherche sur les énergies renouvelables soient plus actifs et je suis sûr qu'à partir de là beaucoup de choses vont pouvoir se réaliser pour le bien de notre pays”. Le professeur Boudghene Stambouli Amine de l'USTO (université d'Oran) a reçu le prix honorifique de l'année. Il abordera avec Liberté l'urgence d'une valorisation des énergies renouvelables. “Ce qui vient de se passer à Copenhague montre bien qu'il faut mettre le paquet sur ce secteur et qu'on le veuille ou non, c'est la tendance mondiale actuelle”, tout en notant qu'“il suffit de voir ce qui se passe autour de nous puisque nous sommes en décembre et la pluie n'est pas au rendez-vous sans oublier que les meilleures prévisions pour le pétrole ne dépassent pas 80 ans”. En revenant à cette cérémonie de remise de prix, il est impératif de souligner le travail réalisé par le CDER. Cet organisme étatique a ainsi pris l'initiative d'encourager des chercheurs qu'il connaît bien puisqu'ils publient régulièrement sur les colonnes de la Revue des énergies renouvelables. Une revue éditée par le CDER comme l'a indiqué Mme Bouhired : “C'est une publication internationale signalée dans la base de données du CNRS ainsi que dans le webview du Cerist”.