Au terme d'une enquête qui a duré plusieurs semaines, les éléments de la brigade de recherches et d'investigations relevant du groupement de wilaya de la gendarmerie d'Annaba viennent de neutraliser un réseau constitué de 6 individus dont 2 femmes spécialisées dans la confection et l'usage de fausses cartes d'identité nationale établies au nom et à l'insu de détenus. Présentés, avant-hier en fin de journée, devant le procureur de la République, près le tribunal d'Annaba, 4 parmi les membres de ce véritable gang de faussaires ont été placés sous contrôle judiciaire, alors que les deux autres présumés complices ont été cités à comparaître devant la justice à une date non encore fixée par le parquet. Selon des sources judiciaires, les mis en cause et à leur tête le responsable du service des cartes d'identité nationale à la daïra d'Annaba, qui agissait en étroite collaboration avec un employé du service de l'état civil de la commune d'Annaba, établissaient des fausses pièces d'identité au nom de personnes purgeant des peines de prison. Les audacieux trafiquants inscrivaient ensuite au moyen des faux documents les prisonniers ciblés au nombre des employés du filet social avant de procéder systématiquement à des “ponctions” des salaires fictifs de ceux-ci dans les comptes postaux qu'ils avaient préalablement ouverts en lieu et place. Toujours selon nos sources, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, qui avaient découvert un lot de documents d'état civil ainsi que des photos d'identité, lors d'une perquisition au domicile de l'un des inculpés résidant dans un quartier populaire de la ville d'Annaba, se sont rendu compte que ceux d'un détenu purgeant une longue peine au centre pénitentiaire d'El-Allelick (El-Bouni) en faisaient partie. Partant de cette découverte, les gendarmes n'eurent ensuite aucun mal à remonter la piste jusqu'à la famille du prisonnier en question pour enfin démasquer la propre parente de ce dernier qui avait remis aux faussaires les papiers d'identité.