À l'approche de chaque échéance électorale, à Mila, les langues se délient pour dénoncer des pratiques ou des tentatives de subornation pratiquées par les partis politiques en vue de s'adjuger les voix des électeurs. En ce mois de décembre, qui connaîtra en son 29e jour des élections sénatoriales, la bataille dans les coulisses est à son apogée, avec, en toile de fond, des marchandages interminables autour des voix des élus qui vont choisir le représentant de la wilaya à la chambre haute. Les regards des formations en lice, le FLN, le RND, le FNA et le MSP, convergent surtout vers les partis qui n'entreront pas en compétition, tels le PT, le FFS, le RCD et El-Islah. Mais même les entités qui ont opté pour la course au Sénat n'échappent pas aux convoitises des maquignons de la politique. Pour preuve, le candidat du MSP, Mouloud Ansar, affirme avoir été sollicité à maintes reprises par des représentants locaux de partis politiques qui lui ont proposé des fonds substantiels contre les 39 voix que le MSP détient au niveau de la wilaya de Mila. “Nous ne sommes pas contre les coalitions dans le monde de la politique, mais ce que nous déplorons est cette pratique malsaine qui a fini par polluer l'acte politique, discréditer les représentants du peuple et élargir encore plus le fossé entre administrateur et administré”, nous dira M. Ansar, qui assure actuellement le poste de vice-président à l'APW de Mila. Dans le même ordre d'idée, notre interlocuteur, rapportant des indiscrétions de militants de certains partis, révèle : “Certains QG ont exigé de leurs candidats au Sénat la bagatelle de deux milliards de centimes pour leur acheter des voix d'électeurs”. À signaler au passage que la bataille pour le Sénat à Mila va se jouer entre quatre formations politiques, à savoir le FLN (114 élus), le RND (109 élus), le FNA (49 élus) et le MSP (39 élus). Ce dernier, appelé les années passées à soutenir l'un ou l'autre membre de la coalition présidentielle, le FLN et le RND en l'occurrence, ambitionne, cette fois, de défendre son candidat et ses idéaux même à armes inégales et ne compte faire aucune concession à ses traditionnels partenaires, affirme le “cavalier” du parti à Mila.