Moins d'un mois après la tenue de la 13e réunion de la tripartite, les partenaires sociaux et économiques passent à l'acte, en procédant, hier, à l'installation des groupes de travail mixtes devant plancher sur trois principaux dossiers de la tripartite, à savoir les allocations familiales, les retraites anticipées et les mutuelles sociales. Présidés par le ministère du Travail, ces trois groupes mixtes devraient présenter les conclusions de leurs travaux au sommet de la tripartite dans des délais bien précis. Tout indique, donc, que l'année 2010 verra l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions décidées par la tripartite. Les partenaires de la tripartite ont délégué leurs représentants aux groupes de travail, dont l'installation officielle et la feuille de route ont été annoncées mardi par le ministre du Travail, lors d'une cérémonie ayant regroupé les responsables du patronat et de l'UGTA. Le premier groupe planchera sur les mutuelles sociales dont la législation devrait être réadaptée, afin d'augmenter la prise en charge des assurés et d'en faire bénéficier les retraités. Ce groupe devra remettre ses conclusions avant avril 2010 au sommet de la tripartite qui tranchera en définitive. Le second groupe aura la lourde tâche de débattre de la retraite anticipée, en vigueur depuis 1997, et qui devrait disparaître dans quelques mois. Le groupe proposera un projet de loi mettant fin à ce système. Ses conclusions sont attendues avant la fin du mois de février prochain. À ce sujet, Tayeb Louh dira que la décision de la tripartite en la matière est “responsable et stratégique à moyen et long terme”, arguant que la tendance mondiale plaide pour le maintien de la crème des cadres qui sont très recherchés par les multinationales et ailleurs. Pour lui, “il est impensable qu'un cadre soit formé aux frais de l'entreprise, prenne sa retraite à 50 ou 52 ans pour aller travailler dans d'autres entreprises ou d'autres pays”. Ceci dit, le ministre reconnaît qu'une augmentation des salaires des cadres est indispensable pour les motiver et les retenir. Le troisième groupe, celui des allocations familiales, est celui qui aura du mal à trancher. C'est pour cette raison que les délais qui lui sont impartis sont les plus longs, puisqu'il aura toute l'année 2010 pour étudier les expériences à travers le monde, la situation économique et sociale des entreprises et les conséquences sur ces entreprises au cas où elles devraient prendre en charge les allocations familiales. Pour le moment, les allocations familiales restent à la charge de l'Etat. Jusqu'à quand ? “Il est difficile de faire supporter ces charges aux entreprises en ce moment”, dira le ministre, qui avance les contraintes rencontrées par les entreprises publiques et privées actuellement. Le Premier ministre avait affirmé, lors de la tenue de la tripartite, qu'en premier lieu, les multinationales et les entreprises qui dégagent des bénéfices devraient s'acquitter, sans attendre, de cette tâche, alors qu'un délai serait donné aux entreprises actuellement en difficulté. Mais tout porte à croire que le gouvernement hésite encore à franchir le pas sur ce dossier. Enfin, un quatrième groupe de travail a été installé au niveau du Premier ministre, pour débattre du pacte économique et social qui arrivera à terme en octobre 2010. Les partenaires de la tripartite ont décidé de le reconduire au-delà de cette date, tout en y apportant quelques réadaptations nécessaires à la nature de l'époque.