Comme prévu, le salaire national minimum garanti (SNMG) est porté à 15 000 DA, une décision prise lors de la 13e tripartite, dont les travaux ont été clôturés hier à Alger. Le SNMG est augmenté ainsi de 25%, soit de 3000 DA à compter du 1er janvier 2010 et évoluera de 12 000DA, dernier plafond fixé par la 12e tripartite de septembre 2006, à 15 000 DA par mois. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, s'exprimant à l'issue de la tripartite ayant regroupé le gouvernement, le patronat et l'UGTA, a tenu à, également, préciser que « la réévaluation des rémunérations des fonctionnaires sera poursuivie avec la finalisation des régimes indemnitaires. En outre, et quelle que soit la date de promulgation du décret en relation avec le régime indemnitaire de chacun des corps des fonctionnaires, les nouvelles indemnités seront versées avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 ». Le Premier ministre vient ainsi confirmer un acquis cher aux syndicats autonomes, arraché grâce à une série de grèves et de manifestations. Selon ses propres convictions et celles du patronat, les rémunérations dans le secteur économique doivent obéir à la condition de rehausser la productivité, aux performances de l'économie nationale et à l'évolution du coût de la vie. Autrement dit, les trois partenaires, à savoir le gouvernement, le patronat et l'UGTA – un syndicat peu représentatif dans la sphère économique – ont convenu à ce que l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés du secteur économique « demeure intimement liée à la production de richesses ». Pour cela, les acteurs du secteur économique public doivent négocier avec le représentant des travailleurs un système de rémunération incitatif” à travers la mise à jour des conventions de branches. Cette actualisation interviendra en 2010, alors que la convention collective « cadre » doit être renégociée, elle aussi, entre le patronat privé et le syndicat des travailleurs en 2010. Pour ce qui est de l'autre question d'ordre social, relative au départ à la retraite sans condition d'âge, la tripartite a décidé de mettre fin à ce dispositif, institué par l'ordonnance du 31 mai 1997. Retraite : ce qui va changer Un groupe de travail sera constitué afin d'enterrer ce mécanisme de retraite qui, pour rappel, a été institué pour encourager les départs à la retraite pour les travailleurs des entreprises publiques déstructurées durant les année 1990. Ce régime de retraite spécifique a été d'un effet pervers sur la trésorerie de la Caisse nationale des retraites (CNR). La retraite sans conditions d'âge coûte annuellement à la CNR 30 milliards de dinars. Depuis 1997 à ce jour, ce régime de retraite, ainsi que la retraite proportionnelle, ont coûté à l'Etat 354 milliards de dinars. Une autre commission tripartite sera constituée également pour préparer la prise en charge des allocations familiales par l'organisme employeur. « L'esprit de solidarité n'est pas de nature à justifier que le Trésor public continue d'assumer le coût des allocations familiales des entreprises fortement bénéficiaires, notamment celles mixtes ou à capitaux étrangers qui procèdent annuellement à des transferts de dividends », a précisé Ouyahia. La tripartite a dégagé aussi un consensus sur la nécessité d'adapter le rôle des mutuelles sociales aux réformes en cours dans le domaine de la Sécurité sociale. Les travaux des commissions constituées afin d'examiner ces questions seront connus courant 2010. Le gouvernement, le secrétaire général de la centrale syndicale et les chefs des organisations patronales ont convenu d'organiser une « tripartite » au sommet à la fin de chaque trimestre. Il est question, selon les conclusions de la tripartite, de mettre sur pied un groupe de travail qui se charge de procéder à un audit des mesures requises pour améliorer l'environnement économique, la lutte contre le marché informel ainsi que l'amélioration de la contribution des entreprises locales à la réalisation du prochain programme quinquennal d'investissement public.