Yazid Mansouri “Face au Mali, ce sera une autre paire de manches !” Liberté : Le public algérien est sous le choc, lui qui ne s'attendait pas à pareil résultat face au Malawi ? Yazid Mansouri : C'est désolant et frustrant à la fois de débuter la CAN avec un tel résultat. Je ne sais pas quoi dire. Nous sommes choqués tellement cette défaite nous a fait mal. Personne n'en revenait après le coup de sifflet final. Que voulez- que je vous dise ? Je suis navré et en tant que capitaine de l'équipe nationale, je demande pardon au peuple algérien. Pourtant votre adversaire n'avait rien d'un foudre de guerre, qu'est-ce qui n'a pas marché, au juste ? Le football est ainsi fait et on ne peut rien y changer. En un mot : nous ne nous attendions pas à une telle résistance de la part du Malawi. Vraiment, notre adversaire a su comment prendre le dessus sur nous grâce à l'opportunisme de ses attaquants. Certes, on aurait bien souhaité débuter cette CAN par une victoire qui nous aura permis d'entrevoir la suite du parcours avec plus de sérénité, mais le destin en a voulu autrement. Nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes pour avoir trébuché face à cette équipe malawienne qui s'est avérée coriace au final. Votre sélectionneur a justifié cette défaite par les conditions climatiques difficiles. Y a-t-il d'autres raisons qui expliquent cette déconfiture ? Comment voulez-vous produire du beau jeu et aspirer réaliser un bon résultat dans de telles conditions ? Je ne vous apprends rien : le football n'est pas un sport qui se pratique sous une chaleur torride et un taux d'humidité assez relevé. Heureusement que les deux prochains matches se dérouleront en début de soirée. Ceci dit, l'aspect climatique n'explique pas à lui seul cette déconvenue dans la mesure où nous avons une grande part de responsabilité dans cet échec. Je parle bien évidemment des erreurs commises durant la rencontre. Cela ne sert absolument à rien de remuer le couteau dans la plaie. L'important est de se ressaisir et au plus vite. D'aucuns s'accordent à dire que cette cuisante défaite amenuisera vos chances de qualification pour le deuxième tour... Pas du tout. Rien n'est encore joué à l'avance. Il reste six points à prendre. Donc, nous allons faire tout notre possible afin de nous replacer dans notre groupe et par la même occasion arracher le billet qualificatif pour le second tour. A priori, votre mission s'annonce des plus ardues lorsqu'on sait que votre prochain adversaire n'est autre que le Mali qui a miraculeusement arraché le nul dans les temps morts face à l'Angola… Je n'ai pas dit le contraire. Mais il ne faut pas oublier que l'Algérie est mondialiste. Cela veut dire que nous avons un statut à défendre. En tout cas, nous allons aborder cette rencontre avec un autre état d'esprit dans la mesure où il s'agit là d'une rencontre décisive pour la qualification aux quarts de finale. On saura trouver les ressources nécessaires en vue de remporter les trois points de la victoire. Face au Malawi, cela n'a été qu'un accident de parcours. D'ailleurs, une telle défaite va certainement transcender le groupe en vue de prendre le dessus sur le Mali. Rafik Halliche “Rien n'est encore perdu, on peut se racheter” Liberté : Personne ne s'attendait à une telle défaite face au Malawi. Que s'est-il passé ? Rafik Alliche : Nous avions évolué dans des conditions très difficiles. Il était impossible de faire des efforts tant la chaleur et l'humidité étaient terribles. Je ne pense pas que le Malawi nous était supérieur. L'adversaire a su profiter de notre difficulté à évoluer dans ces conditions climatiques pour nous surprendre. Mais perdre par 3 à 0, c'est quand même inquiétant... Effectivement, c'est une lourde défaite qui ne nous fait pas plaisir. Mais en même temps, je trouve que cela ne sert à rien de se lamenter pour longtemps. Il faut savoir gérer ce genre de situation. La compétition vient juste de commencer. Il nous reste encore deux matches à disputer. On peut se rattraper. C'est très gênant de démarrer le tournoi sur une défaite pareille... Tout à fait. Il est clair qu'on aurait souhaité gagner ce premier match pour prendre la tête du groupe et pouvoir enchaîner les autres rendez-vous avec sérénité. Ce genre d'accidents fait partie aussi du football. On doit tirer les enseignements de cette défaite et essayer de rectifier le tir. Le deuxième match sera plus difficile encore, puisque vous aurez le Mali comme adversaire… C'est une rencontre importante pour les deux équipes. Le Mali n'est pas à présenté. C'est une sélection qui renferme de très grands joueurs. C'est une motivation de plus pour nous. Nous allons tout faire pour nous surpasser et tenter d'arracher une victoire qui nous ouvrira les portes de la qualification. Un autre grand défi donc qui vous attend ? On est prêt à le relever. Il faudra prouver que cette première défaite n'était qu'un accident de parcours. Il faudra la mettre au plus vite dans les oubliettes et préparer le Mali, comme si nous allions repartir à zéro. Deux jours, pensez-vous que c'est suffisant pour retaper le moral des troupes qui est actuellement à plat ? Il y a de quoi être abattu. Aucun joueur ne s'attendait à perdre avec un score pareil. C'est comme si on a été touché dans notre amour-propre. Ce n'est pas facile d'avaler cette défaite. Mais ce n'est pas une raison pour abandonner. Nous avons travaillé dur pour arracher notre qualification pour cette CAN et le Mondial. Il reste encore deux matches à disputer. Tout est possible. Notre destin est encore entre nos mains. On peut se rattraper et passer au second tour. Il y a encore des points à prendre, on ira jusqu'au bout de nos forces pour aller au prochain tour. Zoheir Djelloul met en garde “Il nous faut un autre état d'esprit face au Mali” Même si les conditions climatiques ont énormément gêné les joueurs de l'EN, il n'en demeure pas moins que les Verts étaient très loin de leu niveau habituel. L'entraîneur adjoint du sélectionneur national, Zoheir Djelloul, essaye quelque peu de relativiser la défaite. “Nous n'avions pas cessé de dire avant de venir ici en Angola que la CAN servira de préparatif pour le Mondial, le résultat d'aujourd'hui face au Malawi est la résultante du haut niveau de cette compétition. Il n'y a plus de place au bricolage, tout se fait minutieusement. Nos joueurs doivent se mettre en tête ce paramètre, ils doivent savoir que lorsqu'on joue le haut niveau, il faut qu'ils mettent toutes les cartes en jeu, et prendre les choses d'une manière très sérieuse”, nous avouera-t-il en fin de match l'air dépité comme si quelque chose n'allait pas pour le mieux dans cette équipe. Le fait qu'il mette en garde les joueurs contre tout excès de confiance prouve que les coéquipiers de Halliche ont pris très à la légère le match face au Malawi. D'ailleurs, il revient à la charge et avertit dès à présent les joueurs sur le prochain match face au Mali. “C'est sûr que l'état d'esprit doit changer, on prendra le match dès son entame avec sérieux et rigueur, pour éviter une autre déconvenue. On conjuguera tous nos efforts pour tenter de gagner ce match et enchaîner par la suite face à l'Angola pour rester dans la course. Jusqu'à maintenant, rien n'est encore joué, il faut se remettre au travail, préparer sereinement le Mali et avoir un bon état d'esprit qui nous permettra de retrouver notre force et notre punch. Il faut oublier cette défaite et se concentrer uniquement sur notre prochain match, il ne faut pas rester là à pleurnicher, on va tirer les enseignements de cette défaite et procéder aux corrections nécessaires. La CAN ne s'arrête pas à un match, il nous reste encore deux matches importants à disputer qu'on va très bien préparer.” Les deux prochains matches des Verts contre respectivement le Mali le 14 janvier et l'Angola le 18 du même mois, se joueront à 17h, un horaire qui arrange les affaires de notre équipe nationale “Je pense que ceux qui ont programmé le match à 14h45 à 35° à l'ombre et à un taux d'humidité qui avoisine les 95% était quand même dangereux pour les athlètes. Face au Mali, le match se jouera dans de bonnes conditions, les joueurs peuvent se rattraper et prouver que la défaite du Malawi n'est qu'un accident de parcours”, dira encore Djelloul qui conclut par un aveu direct et sans détour : “On corrigera lors des prochaines séances d'entraînement les lacunes tactiques qu'on a décelées lors de notre premier match.” Demain, les Verts joueront leur ultime carte pour la qualification au second tour face aux stars du Mali, Kanouté, Seydou Keita, Sissoko et autres Mamadou Diarra, ils doivent impérativement réagir pour effacer la débâcle du Malawi et redonner l'espoir au peuple algérien qui n'a toujours pas compris les raisons d'un tel échec, demain sera un autre jour pour les Verts. Rafik Saïfi “Je préfère perdre un match plutôt que d'être éliminé au premier tour” Affecté comme la plupart des joueurs algériens, l'attaquant Rafik Saïfi ne pouvait cacher sa déception après le coup de sifflet final. “Nous n'avons aucune excuse par rapport à ce qui s'est passé. Je reconnais que la chaleur et l'humidité nous ont joué un mauvais tour, ce qui a permis au Malawi, habitué à évoluer dans de telles conditions, de remporter les trois points”. Et d'ajouter : “Cette claque va nous réveiller pour nos deux prochains matches face au Mali et à l'Angola”. Bien que le sociétaire d'Al-Khour souhaitât entamer la CAN avec un succès, il n'en demeure pas moins qu'il est optimiste quant aux chances des Verts de passer le second tour. “Il est vrai que la défaite est lourde, mais il vaut mieux perdre par 3 à 0 que d'être éliminé au premier tour. Nous n'avons pas dit notre dernier mot, il faut se ressaisir et au plus vite”. R. A.