Khaled Lemmouchia est dans de beaux draps ; c'est le moins que l'on puisse dire après son altercation avec Saâdane qui lui a valu son exclusion de l'EN, mercredi soir (voir Liberté de jeudi). Ce comportement inadmissible va sans doute lui coûter cher, peut-être même le reste de sa carrière. Conscient de la gravité de la situation, le milieu de terrain ententiste tente de rectifier le tir. En effet, nous apprenons de source digne de foi, proche du staff dirigeant de l'EN, que Khaled Lemmouchia a présenté officiellement ses excuses à Saâdane avant de s'envoler dans la soirée de mercredi vers Lisbonne. “Une fois à l'aéroport de Luanda, Lemmouchia a été pris de remords et à demandé à son accompagnateur de la FAF, Zefzef, membre du bureau fédéral, de lui passer au téléphone Saâdane. Ce que ce dernier a fait. Là, Lemmouchia n'a pas hésité à présenter ses excuses à Saâdane lui expliquant qu'il regrettait amèrement son geste. Lemmouchia a expliqué également à Saâdane qu'il vivait une situation difficile du fait de certains problème auxquels est venu s'ajouter le fait de n'avoir pas été titularisé contre le Malawi alors qu'il a fait toutes les qualifications avec l'équipe”, raconte notre source. Et d'ajouter : “À mon sens, Saâdane a compris la douleur de Lemmouchia, il lui a dit de rentrer à la maison, de se reposer, puis on verra ; d'ailleurs, Saâdane aurait voulu garder avec lui Lemmouchia si l'incident n'avait pas été d'une telle ampleur.” Pourquoi ? Eh bien, il faut savoir, selon notre interlocuteur, que “Lemmouchia est allé voir directement Saâdane pour dénoncer des traitements de faveur au sein de l'EN. Ce qui est bien sûr faux. Alors, Saâdane, déçu surtout par le comportement d'un gars qu'il a toujours protégé et qu'il a même qualifié une fois à la radio d'élément intouchable, n'a pas voulu passer l'éponge, surtout que la scène s'est passée devant tout le monde. Il a immédiatement appelé au téléphone le président de la FAF Raouraoua pour lui demander d'intervenir. C'est ainsi qu'il a été décidé de le renvoyer du groupe”. “Lemmouchia a demandé une seule faveur ; il faut savoir aussi que devant Raouraoua, il a nié avoir haussé le ton avec Saâdane. Il ne voulait pas que la FAF dise qu'il a été renvoyé, alors il a sorti cette histoire de problèmes familiaux, relayée pour des raisons évidentes afin de le protéger, dans le communiqué officiel pondu par la FAF, dans la soirée de mercredi”, ajoute notre source. D'ailleurs, dans notre édition de jeudi, nous avions déjà évoqué cette altercation Lemmouchia-Saâdane à l'origine de son renvoi. Notre source indique également que “le coup de gueule de Lemmouchia était prévisible, car depuis l'arrivée de l'EN à Luanda, il n'a pas cessé de provoquer les joueurs et d'avoir un comportement hostile avec certains ; il se sentait un peu marginalisé, alors il n'a pas supporté la pression. Pourtant, le coach adjoint Djelloul a voulu le rassurer mardi soir en lui annonçant même qu'il sera titularisé contre le Mali à la place de Yebda ou de Mansouri. Le staff de l'EN pensait avoir réglé son cas, mais rien n'y fit, Lemmouchia avait déjà mal digéré sa situation, la suite vous la connaissez”. Lemmouchia a été également perturbé lors de cette CAN par ses contacts avec le club français de première division Montpellier. On sait, à ce titre, que Lemmouchia a eu un contact avec des émissaires de ce club, à Luanda même, “ils ont bien avancé dans les négociations, mais Lemmouchia voulait aussi jouer avec l'EN pour négocier en position de force. Or, Saâdane ne l'a pas fait jouer contre le Malawi, ce qui l'a fortement chagriné et énervé”. Que risque-t-il ? Il est clair que vu que c'est un joueur qui a rendu d'énormes services à l'EN — il a été l'un des blessés lors du caillassage du bus au Caire —, la FAF fait tout pour protéger Lemmouchia. Du point de vue réglementaire, il doit passer en conseil de discipline de la FAF et risque des années de suspension de toutes compétitions. Fait aggravant, Lemmouchia est un récidiviste, il a déjà eu ce genre de comportement avec son ancien entraîneur à l'ESS, Mechiche, et avec certains arbitres. L'année dernière, il a été épargné par la FAF pour l'intérêt national, au moment où il avait insulté l'arbitre Bichari à l'issue du match ESS-JSK ; Bichari avait mentionné cela dans son rapport.