Ce déplacement, le troisième du genre, fait partie d'une série d'actions visant à restaurer l'image de la Grande-Bretagne, profondément ternie par ses expéditions militaires en Irak et en Afghanistan. Depuis quelques années, la Grande-Bretagne multiplie les initiatives en direction des pays musulmans pour promouvoir son image d'Etat tolérant. Ciblée par les groupes terroristes, en partie pour son implication dans la guerre en Irak et en Afghanistan, elle a engagé une série d'actions de sensibilisation, pour se prémunir de cette menace. La mission d'explication est dévolue au Foreign Office, à travers son corps diplomatique accrédité dans les pays musulmans. Des citoyens britanniques d'origine musulmane ont également été mis à contribution pour convaincre les plus hostiles, que leur pays d'accueil n'exerce aucune forme d'oppression à leur égard, respecte leur liberté de culte et œuvre à leur intégration politique et sociale. C'est pour livrer ce genre de discours que des délégations de musulmans britanniques sont envoyées un peu partout dans le monde. Un groupe doit se rendre en Algérie prochainement. La visite, qui devait avoir lieu dimanche dernier, a été reportée à une date ultérieure. Des musulmans britanniques se sont déplacés à Alger, d'abord en 2006, puis l'année dernière. Cette fois, la délégation comprendra cinq personnes, dont Mouna Hamitouche, une ressortissante d'origine algérienne, occupant le poste d'élue du Parti travailliste de la circonscription d'Islington, dans le nord de Londres. Dans l'invitation qui lui a été adressée, le Foreign Office affirme que l'un des objectifs de la visite consiste a valoriser extra-muros la contribution des musulmans britanniques, à l'essor de leur pays d'accueil. “Cet aspect est rarement mis en exergue à l'étranger”, note le département des Affaires étrangères. L'implication en 2005 d'un groupe de jeunes Anglais d'origine musulmane dans les attaques contre les transports londoniens, avait donné au monde, l'image d'une communauté ghettoïsée et désabusée. Depuis ces attentats, les musulmans du pays sont stigmatisés davantage. Un mouvement d'extrême droite naissant instrumentalise la peur du public pour les isoler. Aujourd'hui, la Grande-Bretagne rattrape la France dans le débat sur le port de la burqa. Des personnalités politiques demandent au gouvernement d'instaurer une loi pour l'interdire. Leur argument consiste à dire que les femmes musulmanes doivent se conformer aux us vestimentaires locaux. Il y a quelques mois, une apprentie coiffeuse perdait un procès contre la propriétaire d'un salon qui a refusé de l'employer parce quelle revêtait le voile.