Contrairement à la dernière confrontation algéro-égyptienne, celle de demain s'annonce plutôt calme, à la lecture des premiers commentaires de la presse égyptienne. Cette dernière a surtout consacré ses écrits sur la qualification étriquée des Pharaons au détriment des Lions indomptables, notamment la manière. La rencontre de jeudi contre l'Algérie a un goût de revanche pour les Egyptiens. “C'est un match de vie ou de mort”, selon Mohamed Zidan, l'attaquant égyptien qui n'a toujours pas digéré la qualification de l'Algérie en Coupe du monde. Mais il est vrai que la génération actuelle drivée par Hassan Shehata joue sa dernière carte, après avoir perdu l'espoir de jouer, un jour, une coupe du monde. Les Hadary, Hassan, Gomaâ et autre Meteeb ont largement dépassé la trentaine et auront du mal à tenir jusqu'à 2014. La presse égyptienne, les commentateurs télé, en premier, n'ont apparemment pas l'intention de retomber dans le même piège de la dernière confrontation algéro-égyptienne. La dernière campagne médiatique a été non seulement contre-productive, mais surtout avait influé grandement sur leurs joueurs et leur public. La qualification de l'Algérie pour les demi-finales, après un match héroïque face aux Eléphants, a été saluée par l'ensemble des médias égyptiens qui ont reconnu, pour la première fois, que l'Algérie méritait sa victoire et ont été éblouis par la manière de jouer des coéquipiers de Ziani. Les Egyptiens veulent utiliser les armes de l'Algérie pour mieux l'endormir. Fini le temps où ils clamaient qu'ils étaient qualifiés d'avance. Place au respect de l'adversaire qui est montré comme un sérieux obstacle devant le rêve des Pharaons de décrocher leur troisième titre continental d'affilée. Ce changement de ton ne devrait, cependant, pas tromper, puisque les journalistes égyptiens sont devenus de fidèles lecteurs de la presse algérienne et toute information concernant la sélection nationale est aussitôt reprise et analysée. Ainsi, la dernière information relative au transport d'un millier de supporters algériens a été vite relayée par les médias et les officiels égyptiens qui annoncent, à leur tour, l'envoi de mille, voire de deux mille supporters. Une annonce qui aura du mal à se concrétiser, sachant que le président de la Fédération égyptienne tente vainement, depuis plus d'une semaine, de faire ramener une centaine de supporters. Contrairement à ses habitudes, le patron de la Fédération égyptienne de football, qui avait été à l'origine de la tension entre les deux pays par ses déclarations incendiaires et provocatrices à la veille du match du Caire, se tait présentement. C'est son vice-président et non moins membre influent au sein de la CAF et de la FIFA, Hany Abou Reïda, qui s'est exprimé sur le match de jeudi. Pour lui, ce match devrait être celui de la réconciliation entre les deux pays. “Le monde entier nous regarde et notre image n'est plus reluisante”, résume-t-il la situation née du conflit algéro-égyptienne. Cet appel vient relayer celui lancé par plusieurs anciennes gloires du football des deux pays, à l'image de Rabah Madjer et de Magdi Abdelghani. Abou Reïda, qui avait brigué le mandat de président de la fédération de son pays, se met-il déjà sur le starting-block, en prévision d'une élimination égyptienne ce jeudi ? Ce n'est pas à écarter, d'autant plus que Samir Zaher est sur la sellette et devrait l'être davantage une fois que les sanctions de la FIFA, concernant le caillassage du bus de l'équipe algérienne, seront prises en mars prochain. Mais, une fois n'est pas coutume, force est de reconnaître que l'appel au calme et au respect du résultat du match qui se déroulera sur le terrain prévaut dans les médias égyptiens. Il reste à espérer que, dans les coulisses, les choses se dérouleront de la même manière.