La confrontation finale, ou plutôt demi-finale, aura bel et bien lieu. Demain se déroulera un nouvel épisode de la tumultueuse saga footballistique entre les « frères ennemis » algérien et égyptien. Tant attendue, ou appréhendée c'est selon, une chose est sûre, les face-à-face entre les deux équipes ont déchaîné, et déchaînent encore, les passions. Et la demi-finale qui les opposera jeudi à Benguela ne déroge pas à la règle. Avant même que les Pharaons n'assurent, face au Cameroun, leur place dans le carré d'as, le monde entier se préparait d'ores et déjà à cette « belle explosive ». La presse égyptienne, occupée, hier, à se gargariser de la victoire des Pharaons face aux Lions indomptables, n'accordait que de brefs passages, plus ou moins fair-play, à l'ultime confrontation verte. Al Ahram, dans sa parution d'hier, affirmait que les « dignes descendants des pharaons, qui ont chassé les Lions dans la jungle de Benguela, sont en mesure de frapper aussi fort lors du rendez-vous avec les Fennecs ». Rose El Youssef, titre sur « L'indomptable Egypte », puis sur « Viens par ici l'Algérie ». El Djoumhourya, pour sa part, relate avec amusement « la blague de l'éléphant qui s'est fait terrasser par la fourmi » algérienne. « L'équipe de Saâdane mérite amplement sa place en demi-finale », écrit l'éditorialiste sportif du journal, vantant ses performances, qui étaient « meilleures comparées à celles des Ivoiriens, très limitées elles », critique-t-il tout de même. « Ce match sera le jeu de la réconciliation arabe, afin de fermer une bonne fois pour toutes le dossier Omdurman, et entamer une nouvelle page », ajoute-t-il toutefois. « Le monde est très petit, malgré la vaste étendue de la planète. Que celui qui a peur du monstre vienne l'affronter, mes chers frères ! », conclut-il. Hausse de température à Benguela… Frissons en perspective donc pour « une rencontre très chaude », prédit footendirect.fr. « Bouillante » même, selon le cyberpresse. Pour le Monde, c'est surtout « un match à forte charge émotionnelle », entre les Pharaons, « seule équipe invaincue » et « leurs bourreaux algériens de Khartoum ». Eurosport oppose l'esprit guerrier et la pugnacité des capés de Saâdane et l'expérience des Rouges du Nil. La motivation et le courage des uns contre la stabilité et l'envie de revanche des autres. Jeune Afrique rappelle pour sa part les tensions qui ont éclaté à la suite de l'épisode soudanais. « Les Pharaons, rois des rois des équipes du continent grâce à leur large domination sur la compétition, font presque office de challenger dans cette rencontre qui promet d'être passionnante, du moins sportivement… », de s'enthousiasmer la publication panarabe. Car les Algériens, « considérés comme les "petits poucets" », ont les statistiques « qui penchent de leur côté », en dépit d'un début de compétition sur la pointe des pieds. « Hormis les matchs disputés au Caire, ils n'ont jamais perdu face aux Egyptiens », d'assurer Jeune Afrique. Et l'unanimité dans la presse est faite quant à cette occasion en or pour les Fennecs de démontrer qu'ils ne sont pas arrivés jusque-là par hasard, ou « par effraction », « contrairement à ce qu'affirment les commentateurs égyptiens ».