Du 19 janvier dernier et jusqu'au 30 mars prochain, le cinéma algérien sera à l'honneur en France et précisément dans la région du Languedoc-Roussillon, dans le cadre de la 2e édition de la manifestation “Regards sur le cinéma algérien”. Après le panorama du cinéma algérien en 2007 et 2008, un collectif d'associations a créé la manifestation “Regards sur le cinéma algérien” en 2009, avec des films de fiction, des documentaires et autres débats avec les réalisateurs. Ainsi et grâce aux efforts déployés par les associations, notamment Identité et Partage, France Algérie Méditerranée, MRAP Comité régional LR, Pêcheurs d'images de Lunel, Collectif Francophonissimo, les Mariannes de la diversité, la Fédération des cinéclubs, le cinéclub de Béziers, le ciné-club de Narbonne, la cinémathèque euro-régionale Institut Jean-Vigo de Perpignan, la société de distribution les Films des deux rives, ainsi que l'Association des réalisateurs professionnels algériens, la région du Languedoc-Roussillon, renoue avec le septième art algérien, pour la deuxième année consécutive. Du 19 janvier au 30 mars, le cinéma algérien sera à l'honneur, avec de nombreuses projections de fictions récentes et parfois de grande envergure. Ce qui permettra de “développer davantage un dialogue entre les cultures”, tout en “confortant le système de diffusion et de production de films en Algérie”. À l'ouverture de cette manifestation, le public de Montpelliérain a eu droit à une avant-première mondiale du documentaire Mouloud Feraoun d'Ali Mouzaoui. Mais le meilleur reste encore à venir avec notamment la projection du long-métrage, Harragas, de Merzak Allouache. Pas encore distribué en Algérie et primé plusieurs fois lors de festivals prestigieux, Harragas sera éventuellement projeté en Algérie en février prochain. Ce film campé par une pléiade de jeunes acteurs algériens, notamment Nabil Asli, Seddik Benyagoub et Mohammed Takerret, relate l'histoire de quatre jeunes Algériens qui, pour fuir le chômage et la malvie, décident de traverser la Méditerranée, en quête d'une vie meilleure et plus digne. Parmi les films qui seront projetés, figure la première comédie musicale algérienne intitulée La Placette de Dahmane Ouzid. Pas encore sorti en Algérie, le film est une exclusivité. Outre la projection du documentaire Lettre à ma sœur de Habiba Djahnine, le public découvrira le long-métrage documentaire, La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl, où il raconte une enfance dans un village des Aurès et cherche “à comprendre les enjeux du nationalisme et de l'intégrisme à travers le prisme de la transmission des savoirs”, cinquante ans après l'Indépendance. Dans la catégorie court-métrage, Khaled Benaïssa présentera son dernier court en date, Sektou, un film qui date de 2008 et qui a été récompensé dans plusieurs festivals, notamment le Taghit d'Or en 2008. Le réalisateur livre sa propre vision de l'Algérie : en éternelle mutation et jamais à l'abri d'un malheur, même si les Algériens continuent à croire en la vie et au bonheur, après tant de malheurs. Notons que des débats avec les acteurs et réalisateurs sont prévus. “Regards sur le cinéma algérien” offre donc une visibilité aux créateurs, et tend à devenir un trait d'union entre les deux rives, afin de mieux comprendre l'Algérie et les Algériens. Des regards croisés donc sur un cinéma en devenir.