Une cinquantaine de films algériens sont programmés dans la région Languedoc-Roussillon pour faire découvrir notre 7e art encore méconnu là-bas... Après le succès de la première édition nîmoise en 2007 portant sur le Panorama du cinéma algérien puis en 2008 et en s'élargissant, en 2009, à de nombreuses villes de l'Hérault, l'Aude, des Pyrénées-orientales et de la Lozère, diverses associations et professionnelles du cinéma se sont associées, début 2009, en créant l'association «Regards sur le cinéma algérien». Son but: favoriser la diffusion de la création artistique algérienne, en permettant au public de toute la région Languedoc-Roussillon de découvrir cette cinématographie encore trop méconnue. Une cinquantaine de films seront ainsi présentés lors de cette seconde édition. Le documentaire Mouloud Feraoun, nouvelle production d' Ali Mouzaoui, sera présenté mardi soir, en avant-première mondiale, à Montpellier, dans le cadre de la manifestation Regards sur le cinéma algérien qui se poursuivra jusqu'au 30 mars prochain. Mouloud Feraoun est consacré ainsi à la vie et à l'oeuvre de l'écrivain - une vie émouvante faite d'efforts, une oeuvre enracinée dans un humanisme profond. Conçu selon une linéarité rigoureuse, Mouloud Feraoun est un patchwork où se mêlent reconstitution d'époques, documents iconographiques inédits et archives filmiques. Dans un entretien qu'il nous avait accordé alors qu' il était président du jury à la 9e édition du Festival culturel international du film amazigh, Ali Mouzaoui nous a fait cette confidence: «Je pense arriver à tracer les contours d'un homme complexe qui, à travers des événements douloureux, a été réceptif et sensible à tout ce qui est blessure. Il me rappelle ces cyprès qui tiennent bien dans l'orage, qui ne plient pas, peu importe la force des éclairs et de la foudre. Feraoun a été l'homme qui a porté tous les échos douloureux et tous les cris déchirants, tout le drame algérien, dans sa complexité. Je pense qu'on attend beaucoup de ce documentaire...» Ali Mouzaoui aura également à présenter dans le même cadre de cette manifestation «Regards sur le cinéma algérien» son long métrage Mimezrane (La Fille aux tresses), primé lors du Festival du film amazigh de Sétif et au Festival du cinéma d'Agadir en 2009. Au programme de cette manifestation aussi des films très récents ou en avant-première comme Harragas de Merzak Allouache, La Placette de Dahmane Ouzid, Vivantes de Saïd Ould-Khelifa (90' - 2006), Le voyage d'Alger de Abdelkrim Bahloul (97' - 2009), Rome plutôt que vous (111' - 2006) et Gabbla de Tariq Teguia (140' - 2008), Mascarades de Lyès Salem (92' - 2008), Arezki l'indigène de Djamel Bendeddouche (91' - 2008), l'Envers du miroir de Nadia Cherabi, (105' - 2007), Si Mohand U M'Hand, l'insoumis de Liazid Khodja et Rachid Benallal (100' - 2004) et El Manara de Belkacem Hadjadj. Parmi les documentaires sélectionnés, on notera La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl (120' - 2008) Lettre à ma soeur de Habiba Djahnine (68' - 2006) et Une Guerre sans images de Mohamed Soudani (90' - 2002). Côté courts métrages, on relèvera la participation de Ils se sont tus(17' - 2009) et Babel (10' - 2006) de Khaled Benaïssa, Les baies d'Alger de Hassan Ferhani (14 ‘ - 2006), El Bab de Yasmine Chouikh (7' - 2007), Houria de Mohamed Yargui (26'- 2007) et Khti de Yanis Koussim (18'- 2007). Des réalisateurs, des actrices et acteurs de plusieurs films viendront débattre de ce cinéma contemporain au cours de ces trois mois aussi bien au niveau des salles de projection, de médiathèques que des lycées de diverses villes de cette région du sud de la France.