Le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal ainsi qu'un membre du bureau exécutif ont poursuivi hier la grève de la faim qu'ils avaient entamée dimanche en fin d'après-midi. Avec cette action radicale, les deux représentants des travailleurs espèrent faire reculer la direction générale de leur entreprise sur sa décision de ponctionner les salaires des travailleurs qui ont observé le mouvement de grève du 12 janvier. Smaïn Kouadria et son compagnon, qui réclament notamment le retrait de la décision de la direction de ArcelorMittal de retenir, à raison de trois jours chaque mois, les 9 journées non travaillées durant la grève générale, ont entamé dimanche à 16h une grève de la faim collective à l'intérieur du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. “Nous réclamons ainsi l'annulation des mesures coercitives prises par les responsables à l'encontre de l'ensemble des 7 200 travailleurs qui ont suivi le mouvement de protestation en observant le mot d'ordre de grève”, a déclaré hier le secrétaire général. Les grévistes de la faim se sont installés dans le hall du bâtiment administratif de la direction d'ArcelorMittal Algérie. “Nous avons installé des couches de fortune et des couvertures, et nous allons rester sur place 24 heures sur 24 en espérant être entendus par les plus hauts responsables du groupe”, a ajouté Smaïn Kouadria que nous avons joint par téléphone. Nous apprenons par ailleurs que les autres membres du conseil syndical et du comité de participation de l'entreprise vont se relayer nuit et jour aux côtés des grévistes de la faim afin d'assurer leur sécurité sanitaire et les soutenir dans leur démarche. Il y a lieu de rappeler que depuis près d'un mois le site sidérurgique est le cadre de manifestations diverses suite à la décision de la direction d'ArcelorMittal d'exclure du programme d'investissement l'unité de cokerie du complexe d'El-Hadjar fermée pour des raisons de sécurité. Un mouvement de grève générale et illimitée avait été déclenché le 12 janvier avant que le syndicat et la direction n'arrivent à la conclusion après l'intervention de Sider, le partenaire public de ArcelorMittal, d'un accord global portant sur la programmation sur quatre ans, dès cette année, d'un plan de rénovation des installations de production et tenant surtout compte de la réhabilitation de l'unité menacée. Un accord qui a satisfait toutes les parties en lice et qui a même amené la direction de ArcelorMittal et les représentants des travailleurs à revenir à la table des négociations.