“Le défi actuel de lutter contre le cancer du sein est d'individualiser le traitement à chaque patiente et à chaque tumeur. Il faut passer à un traitement à la carte, car l'ère du traitement du cancer du sein à tout-va est révolue”, a déclaré avant-hier Dr Hamdi, oncologue au CAC de Blida, lors de la journée scientifique sur le cancer du sein organisée par l'association Badr au Chu Frantz-Fanon de Blida. Dans son intervention, le docteur confirme que sur les 192 370 nouveaux cas de cancer déclarés chez la femme chaque année, on enregistre un taux de 27% de cas confirmés, et sur les 40 170 décès dus au cancer chaque année, 15% le sont en raison d'un cancer du sein. Pour le docteur Hamdi, l'avancée de la recherche dans le domaine de la biologie a fait que la connaissance des bases moléculaires de ce cancer a permis une approche thérapeutique sélective.Selon lui, l'identification de bio marqueur permet de mieux sélectionner les patientes pour les divers traitements. “Le cancer du sein n'est en fait pas une, mais deux maladies (locorégionale et générale) dont les traitements varient en type et en objectifs”, explique le scientifique. Pour Dr Yazid Belkacemi, chef de service de radiothérapie à l'hôpital Henri-Mondor - France, qui a traité le thème de l'hormonothérapie adjuvante du cancer du sein, le Tamoxifène reste un excellent traitement de recours quand les AA sont mal tolérés. Dans sa conclusion, il préconise de convaincre la patiente de “tenir” 2 ans avant le Switch vers le Tamoxifène s'il y a un mauvais facteur de pronostiques. Dans une étude sur le dépistage du cancer du sein faite conjointement par les docteurs Bendib, N. Benzidane, H. Guendouz et A. Abdelouhab, il y a lieu de relever qu'entre l'âge de 20 à 40 ans, 50% des femmes sont touchés par le cancer du sein, dont 20% nécessitent un traitement avancé et 80% de celles dépassant 40 ans nécessitent aussi un traitements intensif. Pour Pr Bendib, l'objectif du dépistage vise à réduire la mortalité par cancer du sein, le nombre de formes évoluées, le coût de la prise en charge, à améliorer la qualité de vie des malades et à inverser la situation actuelle, pour arriver à dépister 70% de cancéreux infra cliniques. Dans son intervention, Pr Bendib appelle à préparer la guerre contre cette pathologie qui gagne chaque année du terrain. Pour le faire, il faut, selon lui, nommer un état-major, vérifier que les moyens ont été acquis, évaluer son armée avant de déclencher la bataille. Pour sa part, Pr Chakali, spécialiste en psychiatrie, lance un appel pour prendre en charge psychologiquement les malades atteints de cancer du sein, car l'annonce de la maladie constitue un choc.