RESUME : Baya discute avec Samia en toute franchise. Elle lui demande si elle avait bien réfléchi avant de prendre la décision de quitter son mari. Samia rétorque qu'il ne lui restait plus que cette solution, d'autant plus qu'elle venait de prendre les devants… 66eme partie Baya rit. “Je n'ai jamais eu de mari. Je ne me suis jamais mariée.” - Aussi belle que vous êtes ? - Eh bien, el mektoub, comme on dit chez nous. À vrai dire, j'ai reçu plusieurs prétendants du vivant de mes parents. Mais aucun d'eux ne me plaisait. Le temps est passé, mes frères et sœurs se sont tous casés. Une fois mes parents décédés, j'ai déménagé de notre ancien appartement, qui était trop grand pour moi pour m'installer dans ce trois-pièces. La journée, je travaille. Et le soir, j'essaye de m'occuper. Je suis dans les associations. - Rym me l'a déjà dit. Vous vous occupez des femmes en détresse. - Oui, entre autres. - Donc, vous pouvez m'aider ? - Bien sûr. Dans la mesure du possible, nous allons tout d'abord vous dénicher un petit job. Le reste suivra. - Mais je n'aimerais pas vous déranger trop longtemps. - Me déranger ? Mais tout le plaisir est pour moi ma chère. J'aurais au moins de la compagnie pour les prochaines soirées. Et puis avec cette adorable enfant, on ne verra même pas le temps passer. Samia sourit. - Je devrais penser à la mettre à l'école le plus tôt possible. - Nous verrons ça dès demain. Pour le moment, je vois que vous arrivez à peine à garder les yeux ouverts. Venez, je vais vous montrer votre chambre. Samia suit Baya qui les précède dans une chambre simple mais confortable. Un grand lit recouvert d'une couette de couleur marron, une armoire, une coiffeuse et une chaise, formaient le décor. - Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est tout de même confortable et assez chaud. Samia hoche la tête. - Cette chambre est bien meublée. Nous avons tout ce qu'il faut. Maya pourra dormir avec moi dans ce grand lit. Que demander de plus ? - Vous avez la salle de bain juste en face. - Merci, Baya. Vous êtes bien aimable de nous recevoir. Je vous revaudrais ça un jour. - Hum… J'espère que vous vous plairez chez moi. Dès demain matin, nous irons faire quelques petites courses pour la petite. - Je crois qu'elle a déjà tout ce qu'il faut. - Non, pas vraiment. Je n'ai ni jouets ni couverture pour enfant, ni même des couverts pour elle. - Nous nous contenterons de ce qu'il y a, Baya. Ne vous en faites donc pas pour nous. La jeune femme sortit de la chambre après avoir souhaité une bonne nuit à Samia et embrassé Maya qui dormait déjà. Djamel avait appelé à maintes reprises à l'auberge où Samia et Maya avait séjourné lors de leur passage à Venise. Il était fort inquiet car à chaque fois, on lui répondait que la jeune femme et sa fille avaient quitté les lieux. Samia ne l'avait pas appelé depuis plus de trois jours. Alors que d'habitude, elle lui donnait régulièrement de ses nouvelles. Que s'est-il passé ? Samia avait-elle changé de résidence ou avait-elle décidé de visiter une autre ville ? Et même dans ce cas précis, pourquoi le faisait-elle languir ? Des idées noires vinrent s'ajouter à son désarroi. Es-ce Maya qui était malade ? Samia ne voulait peut-être pas l'alarmer, ou n'osait pas l‘appeler avant d'être rassurée sur son état. Y. H. (À suivre)