La couverture sécuritaire a atteint 88% à l'échelle nationale. La prolifération de certains comportements délictuels altère le climat de la sécurité des biens et des personnes et suggère une adaptation de la lutte contre les nouvelles formes du crime. Pas moins de 3 661 femmes victimes de violences, mais aussi 2 193 autres femmes auteurs d'actes criminels, le sexe opposé est de plus en plus cité dans les affaires liées aux diverses infractions enregistrées annuellement par les services de sécurité. Hier, lors d'un point de la présentation du bilan annuel lié aux affaires de droit commun, le colonel Djamel Zeghida, responsable de la division de la Police judiciaire (DPJ) au Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), a révélé que les différentes unités ont traité 50 264 affaires et enregistré 65 159 arrestations. Et si les femmes occupent un taux inestimable de 18,26% dans ce lot d'enquêtes élucidées, on relèvera que les mineurs occupent, eux aussi, un taux de 4,95% sur les 20 053 affaires liées aux personnes victimes de violences. Le commandant Belkhadem notera, en ce sens, que pas moins de 83% des dossiers ont été traités et élucidés, surtout que les citoyens ont tendance à déposer une plainte juste après l'agression ou la menace. Les coups et blessures volontaires, un chapitre sensible, viennent en tête des statistiques avec un taux de 54,44% des affaires liées au droit commun, soit 7 935 cas et 11 348 individus mis en cause et présentés devant la justice. Plus grave, les ascendants, comme les mineurs, sont de plus en plus cités dans ces affaires et menacés dans leur sécurité. En effet, en 2009, plus de 450 cas de figure se sont présentés dans les différentes brigades de gendarmerie, notamment dans les wilayas d'Alger, de Sétif et de Sidi Bel-Abbès. Ces victimes sont aussi citées dans les affaires inhérentes aux bonnes mœurs, avec respectivement 797 femmes et 804 mineurs. Dans ce chapitre, note la DPJ, pas moins de 2 617 personnes ont été appréhendées, ce qui montre l'ampleur que prend le phénomène d'atteinte aux bonnes mœurs et aux ascendants. Sur un autre créneau, la DPJ a traité 7 932 affaires liées à l'atteinte aux biens et enregistré l'arrestation de 7 109 personnes impliquées dans différents crimes et délits, dont le trafic de véhicules et le vol de cheptel respectivement en hausse de 13,86% et 41,10%. En revanche, note-t-on, les associations de malfaiteurs ont un taux de réduction de cas de 17,19% par rapport à 2008, citant l'exemple de vols de deux bijouteries à Béjaïa et une autre à Oran. C'est que les 2 588 opérations coup-de-poing menées par les gendarmes, avec la contribution des élites des 58 Sections de sécurité et d'intervention (SSI), ont sensiblement participé à la baisse de la criminalité d'un taux de 5,21% par rapport à 2008. La couverture sécuritaire ayant atteint les 88%, la DPJ a mis en valeur la stratégie de la gendarmerie dans le traitement des affaires, d'une part, et l'impact du déploiement dissuasif des unités sur le terrain. “Ces aspects ont nécessité un dispositif particulier. Le citoyen s'est senti dans son environnement immédiat menacé au quotidien. Il est vrai que le risque zéro n'existe pas. Et tout est possible dès que la prolifération de certains comportements délictuels et délinquants altère le climat sécuritaire et sur les mineurs et sur les ascendants, comme sur les femmes victimes de violences”, expliquera M. Zeghida, qui estime que la carte de la criminalité a tendance à se globaliser. Autrement dit, aucun phénomène n'est le propre d'une région ou d'une wilaya, mais des foyers de délinquance et de criminalité à l'échelle locale. En ce sens, l'orateur dira que chaque groupement de wilaya possède sa propre carte locale et zonale, ce qui lui permet d'agir en temps réel. Le conférencier reviendra également sur le fléau des enlèvements et des disparitions enregistrés en Algérie, non sans mettre fin à l'amalgame entre les deux infractions. “Parfois, une disparition est tout de suite assimilée à un enlèvement. Il y a aussi la menace d'enlèvement, mais le kidnapping proprement dit est toujours suivi soit de demande de rançon, de séquestration ou de viol. Nous avons eu à traiter des cas comme celui de Boumerdès où une fillette avait été délivrée après une première tranche versée. Mais, nous investissons dans le travail d'investigation et de renseignement avec tous les autres aspects inhérents à chaque opération. On ne va pas se féliciter, il reste beaucoup de choses à faire. Car, la gendarmerie ne se contente pas de cette régression. Puisque nous avons d'autres objectifs qu'on se fixe afin d'assainir le climat sécuritaire”, conclura l'orateur.