Regroupées dans une nouvelle entité appelée Interpro- fessionnelle de la Fonction publique, plusieurs coordinations syndicales affiliées à l'UGTA de Tizi Ouzou appellent à une journée de protestation pour mardi 23 février. Alors qu'il fonctionne organiquement avec des fédérations professionnelles, l'ex-syndicat unique a fait appel à plusieurs coordinations relevant de la Fonction publique pour animer la contestation sociale en cette veille du double anniversaire de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de la réunion de l'Interprofessionnelle mercredi dernier, les coordinations syndicales, qui animent l'Interprofessionnelle de la Fonction publique (éducation nationale, santé publique, formation professionnelle, collectivités locales, enseignement supérieur, jeunesse et sports) s'interrogent sur l'attitude des pouvoirs publics “devant la dégradation du niveau de vie des fonctionnaires caractérisée par la perte drastique du pouvoir d'achat générée par une montée spectaculaire de l'inflation sur fond de corruption, scandales financiers à répétition et de désordre économique”. À ce propos, les syndicalistes dénoncent le pourrissement de la situation à laquelle fait face le travailleur, une situation que “certains cercles du pouvoir entretiennent sciemment”, lit-on dans le document de l'UGTA. Celle-ci cite, à titre d'exemple, la gestion opaque du FNPOS qui échappe à tout contrôle des cotisants, accentuant “le doute sur le bien-fondé quant à l'existence même de ce fonds et sa vocation initiale qui n'est autre que la promotion du logement social au profit des seuls travailleurs”, considère encore l'Interprofessionnelle de l'UGTA qui charge certains responsables locaux accusés de “népotisme” en matière d'emploi. Sur un autre registre, la revendication des syndicats concernant la gestion des œuvres sociales de l'éducation, qui est d'ailleurs sur le point d'aboutir, n'est pas du goût de l'UGTA qui veut visiblement maintenir le monopole sur cette “mine d'or”. Elle est allée même jusqu'à qualifier les autonomes d'“ennemis des travailleurs”, dont la démarche “tend à pervertir l'un des principes fondamentaux du syndicalisme”, tentent de philosopher les signataires du document de l'Interprofessionnelle de la Fonction publique. Les mêmes signataires, qui ont voué aux gémonies les syndicats autonomes, ne se sont pas empêchés de prendre la défense des médecins grévistes. Se disant très choquée par la réponse réservée par les pouvoirs publics aux revendications des praticiens de la santé publique, l'Interprofessionnelle de la Fonction publique “condamne cette attitude moyenâgeuse à l'égard d'une élite qui ne demande que considération et dignité”. Tout en exigeant la promulgation d'un régime indemnitaire digne, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11, l'application immédiate de tous les statuts particuliers et le maintien de la gestion des œuvres sociales, l'Interprofessionnelle affiliée à l'UGTA appelle à une journée de protestation pour mardi prochain.