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“Si l'Algérie est musulmane, c'est grâce aux kharidjites”
Houari Touati, maître de conférences de l'EHSS de Paris
Publié dans Liberté le 21 - 02 - 2010

Insistant sur l'existence d'une voie autre que le fondamentalisme et l'islamophobie, Touati a abordé le sujet des représentants de l'islam, en rappelant que cette religion “est aussi une histoire impliquant des hommes”.
Voir l'islam autrement. L'occasion en a été donnée vendredi passé lors du rendez-vous des “débats d'El Watan”, qui s'est déroulé à l'hôtel Essafir. Intitulée “Les sources de l'autorité religieuse en islam”, la conférence animée par l'historien Houari Touati a été pleine d'enseignements et de “surprises”. Ce maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris a remis sur le tapis plusieurs idées reçues sur l'islam, que ce soit à un niveau régional ou mondial. Concernant l'Algérie, Touati a été catégorique sur plusieurs “idées reçues”.
Son intervention est venue faire rappeler à beaucoup qu'il y a d'autres “mondes” en dehors des cheikhs cathodiques et des fetwas online. Parmi les “sentences” qu'il a lancées, certaines vont sûrement faire réagir plus d'un. L'une d'elles concerne les kharidjites, la branche de l'islam née du refus de l'arbitrage en Ali Ibn Abi Taleb et Mouawiya à l'issue de la bataille de Saffayn, qui avait opposé les deux camps en l'an 657. “On dit beaucoup de mal sur les kharidjites, alors qu'ils ont joué un grand rôle dans l'islamisation du Maghreb central”, dira-t-il en précisant que “si l'Algérie est musulmane, c'est grâce aux kharidjites”. “Surfant” sur la même vague, l'historien a abordé le cas des ibadites du pays.
À leur propos, il affirma qu'ils “ont beaucoup de points de vue qui ressemblent à ceux des malikites” en n'omettant pas de donner une précision de taille, selon lui, que “les ibadites ne sont pas des kharidjites”. Insistant sur l'existence d'une voie autre que le fondamentalisme et l'islamophobie, Touati a abordé le sujet des représentants de l'islam en rappelant que cette religion “est aussi une histoire impliquant des hommes”.
Revenant sur le cas local, il affirma qu'“en Algérie, il n'y a pas de théologiens”, en le justifiant par “l'inexistence d'un système d'enseignement” capable d'en produire. Il appuiera son argumentation en revenant aux “sources”. “La catégorie la plus importante pour les juristes musulmans n'est pas le halal et le haram”, soutiendra-t-il. Selon lui, la raison de l'appauvrissement des sciences religieuses de notre époque est due au “blocage” imposé par les fondamentalistes. Il s'étalera sur l'importance de faire la distinction entre la religion et la civilisation en déclarant, entre autres, que “l'islam est une entreprise de collaboration internationale, entre Arabes et non Arabes”. L'anthropologue, qu'il est, reviendra ainsi sur l'importance de la philosophie dans l'élaboration des “traditions intellectuelles”. En citant celui qui est considéré comme l'un des plus grands exégètes du Coran, en l'occurrence Fakhreddine Errazi (544-606), Touati certifia que c'était impossible de comprendre les écrits de ce savant musulman “sans avoir étudié Aristote”.
Une position qui va dans le même sens que celle exprimée par Ibn Rochd (1126-1198), l'une des premières victimes des fondamentalistes il y a de cela près de 900 ans déjà. C'est dire que des débats très anciens restent toujours d'actualité dans le monde musulman. Un “front” que l'historien n'hésite pas à aborder sans complaisance. D'ailleurs, parmi les présents, certains n'ont pas caché leur désapprobation de certaines affirmations de l'orateur. S'en est suivi un échange assez “chaud” qui a surpris (positivement) Mohamed Hachmaoui, modérateur des débats d'El Watan.
Houari Touati a également gratifié l'assistance de son érudition sur le côté historique de l'écriture du Coran. Il est revenu sur les plus anciens manuscrits de Livre sacré. Il s'agit des fragments coraniques dans la mosquée de Sanaâ : “Les spécialistes allemands, en utilisant le carbone 14, ont conclu que les parchemins remontaient à environ l'an 650.” Une période qui confirme que les manuscrits du Coran établis à l'époque du troisième calife, Othmane Ibn Affane, n'ont pas été “touchés” comme certains ne cessent de l'attester depuis plusieurs siècles.
Aussi, cette rencontre vient confirmer l'urgence de la multiplication de ce genre de rencontre autour de l'islam. Le brouhaha entretenu par les apprentis sorciers du Coran et de leurs acolytes s'est trop répandu pour demeurer dans la position où beaucoup semblent se complaire, l'inertie.


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