Le Salon des arts plastiques du Djurdjura abrité, depuis le 21 février, par la maison de la culture Mouloud-Mammeri, et qui prendra fin aujourd'hui, rend hommage à deux grands artistes, Ahmed Azouzi et Baya Mahieddine. En hommage à l'artiste Ahmed Azouzi et à Baya Mahieddine, cette femme qui porte Picasso au bout de ses doigts, le Salon Djurdjura des arts plastiques a ouvert ses portes, dimanche dernier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou pour accueillir de talentueux dessinateurs et peintres venus des quatre coins du territoire national. Même si l'on n'a pas enregistré d'engouement chez le public, la rencontre a permis de réunir les amateurs de cet art au langage des couleurs. Si certaines toiles semblaient muettes sur le mur, d'autres interpellent le regard du spectateur qui admire la plasticité. Si quelques peintres se disent “artisans de l'art pictural”, d'autres ont tout simplement laissé l'explorateur, qu'est le public, vivre cet espace de couleurs multiples dans toute sa poésie. Avec moins de réalisations expérimentales, plus modernes, les techniques choisies par la plupart des exposants sont souvent académiques. Moins aventuriers dans l'acte de peindre, les artistes exposants ne semblent pas vouloir titiller la muse vertigineuse qui provoque l'imagination et qui dépasse le factuel. Moins on s'aventure, moins on découvre. L'espace de la toile recèle des aspects fugitifs que le véritable artiste arrache au vertige du vide et du néant. En deçà de l'objet, le choix du sujet est souvent lié à l'entourage immédiat des exposants, portant plus une lecture symbolique qu'esthétique. Boukraa Khaled de M'sila s'est démarqué, aux côtés de quelques-uns, en adoptant un style plus abstrait qui renvoie l'observateur à un questionnement sur le sens et le sujet, ce qui apparaît au niveau de ses toiles aux textures métalliques. Bouttouta Tarek de Tizi Ouzou a, lui, choisi de voir la vie à travers un “œil” plus graphique. Des peintures légères et captivantes qui démontrent une maîtrise du sujet et de la technique. En matière d'art de la miniature, M. Djaoudène, également enseignant à l'Ecole des beaux-arts d'Azazga, a enrichi ce Salon par une production où dominent la précision et le sens du détail. Avec des sujets plus modernes et une gestion de l'espace davantage contemporaine, l'artiste a voulu sortir cet art de la beauté des ornements pour proposer une expression plus artistique qui s'inspire et qui s'adapte à l'actualité de la société. Toutefois, le Salon Djurdjura des arts plastiques reste un lieu d'échanges entre artistes. Selon les organisateurs, il a accordé cette année plus d'espace “aux artistes affirmés d'expérience et d'envergure nationale et internationale. Une invitation à la découverte et au côtoiement entre la nouvelle génération, artistes en herbe, et les aînés consacrés, connus et reconnus”. Une autre tentative de sortir l'art algérien de sa bulle, vers un espace d'échanges entre les artistes et la créativité. Mais cela suffit-il à stimuler l'invention et le renouveau ?