C'est un véritable cri de détresse empreint de dignité qui a été lancé jeudi, à Oran, par le président de l'Organisation nationale des anciens combattants du Moyen-Orient (Onacmo) lors d'un “regroupement historique” de dix-huit bureaux régionaux englobant l'ouest et le sud-ouest du pays. Sans ambages, Kaci Ramdane a rappelé les revendications de l'organisation qu'il dirige depuis 2001 : “Vous aviez besoin de nous hier, nous avons besoin de vous aujourd'hui (…) Nous devons faire plier la réticence à un haut niveau pour la reconnaissance de nos droits moraux et sociaux légitimes.” Dans la salle de la Kasma II, certains combattants du Moyen-Orient ont les larmes aux yeux. Le chapelet des griefs est d'ordre moral mais aussi matériel. “Il y a parmi nous des morts, des blessés, des malades, nos droits sont ignorés et notre dignité est bafouée”, lance-t-il. Le président de l'Onacmo mettra en évidence la principale revendication de l'Onacmo relative à la “reconnaissance intégrale et officielle de notre organisation par l'Etat qui nous a mobilisés en 1967 et 1973”. Voici qui résume les nécessités spécifiques de l'organisation dont les combattants avaient pris une part active au lendemain de l'attaque israélienne contre l'Egypte en 1967. Kaci Ramdane aura ces mots pour l'histoire : “L'Egypte n'a pas fait la guerre, c'est l'Algérie qui l'a faite.” Il énumère le chiffre de 6 000 à 7 000 soldats actifs et appelés algériens qui sont tombés au champ d'honneur durant les deux guerres. Forte de 4 700 adhérents, l'Onacmo prévoit un rassemblement devant le siège du FLN à Alger le 4 mars prochain. L'orateur ne manquera pas de souligner toute l'importance de cette perspective dont l'objectif est “d'arracher nos droits les plus élémentaires”. À ses yeux, “la constitution militaire ne garantit pas les droits des anciens combattants dont la majorité était constituée de jeunes appelés”. Et d'ajouter : “En plus de ne pas percevoir de pension typique, nous sommes pénalisés par le fait de ne pas pouvoir bénéficier des soins dans les hôpitaux militaires.”